Dossier n°10003 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2003

Pierre-Henri Lallement

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 17/07/1912
Date de décès : 26/03/1945
Profession : Ingénieur des travaux publics
    Localisation Ville : Montbrison (42600)
    Département : Loire
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Sous l’Occupation, Pierre-Henri Lallement était ingénieur des Travaux Publics à Montbrison (Loire). Il y vivait avec Suzanne, sa femme, et leurs quatre enfants et était engagé dans la Résistance. A l’occasion de promenades avec ses enfants, Suzanne fit la connaissance d’Yvonne Desbois, réfugiée de Paris avec son mari et leur bébé, résidant près de Montbrison. De fait, Yvonne Desbois était Régine Buchner, Juive dont une partie de la famille avait été déportée peu de temps auparavant. Son mari Lazare était impliqué dans la fabrication de faux papiers. Le 25 avril 1944, il fut arrêté à Lyon et, le 16 mai suivant, pendu au siège de la Gestapo. Les policiers de la Gestapo étaient lancés à la recherche de Régine. Le 8 mai, ils se présentèrent à son domicile mais elle était absente et le bébé placé chez une nourrice depuis l’arrestation de son père. Les policiers menacèrent de prendre en otage le fils de la propriétaire si elle ne les prévenait pas au retour de sa locataire. Affolée, elle se rendit chez Pierre-Henri Lallement qui décida d’aller attendre Régine à la descente du car en provenance de Saint-Etienne pour la prévenir du danger. Il intercepta Régine à temps et avait l’intention de la cacher à Villiers-Saint-Benoit (Yonne) dans une maison inhabitée appartenant à son oncle. Il repartit avec elle immédiatement sans se douter qu’ils avaient été reconnus par une de ses ouvrières qui les dénonça à la Gestapo. A la gare de Châteaucreux, ils furent arrêtés tous les deux. Pierre-Henri subit la torture mais ne révéla aucune information. Il fut dirigé sur le camp de Royalieu-Compiègne et déporté en Allemagne. Il mourut à Bergen-Belsen le 23 mars 1945, à l’âge de 32 ans, laissant derrière lui quatre enfants et sa femme, enceinte, qui dans sa détresse accoucha d’un enfant mort-né. Régine fut incarcérée au Fort de Romainville (Seine) et put voir la Libération car, enceinte elle aussi, elle échappa à la déportation.

    Le 28 avril 2003, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Pierre-Henri Lallement le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    27 juin 2016 09:10:03

    Articles annexes