Dossier n°10220 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2004

Hélène Meunier Fevre

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 19/09/1910
Date de décès : 15/01/1993
Profession : Boulangère

Marie-Adolphe Meunier

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 29/05/1899
Date de décès : //
Profession : Boulanger
    Localisation Ville : Auxerre (89000)
    Département : Yonne
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    Marie-Adolphe & Hélène Meunier
    Hélène et Marie Meunier résidaient à Auxerre (Yonne) et y tenaient une boulangerie. Ils n’avaient pas d’enfants. A la déclaration de la guerre, les Edelstein, (Juifs polonais) composée du père, de la mère et de leur fille unique Esther quittèrent la Lorraine pour s’installer à Auxerre, dans le même immeuble que les Meunier. Les deux familles entretinrent de bonnes relations de voisinage. Le 12 juillet 1942, la police vint arrêter le couple Edelstein qui eut juste le temps de demander à Hélène de prendre soin d’Esther. Ses deux parents furent envoyés à Drancy et déportés à Auschwitz où ils furent mis à mort. La police emmena Esther à l’orphelinat d’Auxerre où elle passa la nuit. Mais le lendemain, Hélène intervint à la Préfecture et vint la rechercher. Dès ce moment, Esther fut intégrée définitivement à la famille Meunier. Ils lui enlevèrent son étoile jaune, assurèrent sa scolarité et subvinrent à tous ses besoins à titre gracieux, ses parents ayant disparu dans la tourmente. Tout le voisinage savait qu’ils avaient recueilli une petite juive mais il n’y eut aucune dénonciation. En février 1944, les enfants juifs épargnés jusqu’à cette date et dont les parents avaient été déportés auparavant, furent la cible d’une nouvelle rafle. Par chance, le nom d’Esther ne figurait pas sur la liste. La personne de la Préfecture chargée d’en dresser l’effectif aurait-elle délibérément omis son signalement ? Esther termina ses études, passa le concours d’entrée à l’Ecole Normale et devint institutrice. Les Meunier l’adoptèrent légalement par la suite. Leur générosité et leur amour lui avaient sauvé la vie.       

    Le 29 février 2004, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Hélène et Adolphe Meunier le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Le témoignage

    Esther Bouillé est l’enfant unique de Leib et Malka Edelstein, qui venant de Pologne, s’installent à Metz, puis à Briey, où ils tiennent un modeste commerce de tissus et confection. Lorsque la guerre éclate en 1939, ils quittent la Lorraine et partent pour Auxerre, où vit la mère de leurs anciens propriétaires, M. et Mme Rossigneux. A côté de leur petit logement, vit un couple de boulangers, les Meuniers, avec laquelle ils entretiennent d’amicales relations.
    Les parents d’Esther sont arrêtés le 12 juillet 1942. Esther est envoyée à l’orphelinat communal, où Hélène Meunier vient la chercher dès le lendemain. Hélène et Adolph Meunier considèrent Esther comme leur fille, et l’adoptent officiellement.

     

    Documents annexes

    Article de presseArticle de presse
    24 novembre 2014 18:08:08
    Invitation cérémonie MeunierInvitation cérémonie Meunier
    24 novembre 2014 18:07:45

    Articles annexes