Dossier n°10344 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Odette Chaufournais Diard

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 15/10/1912
Date de décès : 02/12/1998
Profession : Mère au foyer

Vincent Chaufournais

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 22/01/1903
Date de décès : 04/06/1980
Profession : Ouvrier d’usine
    Localisation Ville : Villerable (41100)
    Département : Loir-et-Cher
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Odette et Vincent Chaufournais, ouvriers agricoles, résidaient avec leurs deux enfants de 9 et 11 ans (en 1942), dans un petit hameau comptant neuf habitations à Villerable (Loir-et-Cher). Odette avait une amie vendomoise, Mme Philippeau, en relation avec une organisation juive chargée de placer des enfants à la campagne qui lui demanda si elle acceptait d’en recevoir deux. Les deux femmes se rendirent alors à Paris pour chercher les petits Windland, à la fin de l’été 1942. Le père des enfants, Juif polonais, avait été arrêté en 1941 et déporté à Auschwitz. Le 16 juillet 1942, jour de la rafle du Vel’d’Hiv’, Mme Windland et ses deux fils, Michel et Simon de 14 et 8 ans furent arrêtés à leur tour et internés. Par miracle, ils furent libérés et étaient rentrés chez eux quand Odette et son amie se présentèrent. Elles furent choquées de les voir porter l’étoile jaune qu’elles enlevèrent. Les Chaufournais vivaient humblement et les enfants n’avaient pas de carte de ravitaillement. Mais pour Odette, « à la campagne, on se débrouillait, on élevait des volailles, des lapins, on avait des légumes ». Simon fut scolarisé et Michel embauché chez un fermier voisin, M. Asselin. Ils allèrent à la messe pour faire comme tout le monde. Simon a témoigné qu’Odette «…jolie femme, vive et gaie, adorant chanter, s’est occupée de moi comme si j’étais un de ses enfants ». Les voisins qui se connaissaient tous n’ont rien divulgué. Pourtant les risques pris par les Chaufournais étaient grands puisque leur ferme subit des perquisitions. Les Allemands vinrent aussi y rechercher leur neveu, réfractaire du STO. A sa place, ils trouvèrent Michel caché dans la cave qui eut la présence d’esprit de dire: « Je me cache car M. Chaufournais me défend de boire du vin ». Le frère d’Odette était aussi un grand résistant. Le patriotisme des Chaufournais s’exprima par le sauvetage des deux enfants juifs dont les parents disparurent dans les camps.

    Le 9 août 2004, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Odette et Vincent Chaufournais, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation cérémonie ChaufournaisInvitation cérémonie Chaufournais



    Mis à jour il y a 2 mois.