Dossier n°10356 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2004

Agnès Bezol Michel

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 11/01/1904
Date de décès : 01/07/1985
Profession : femme au foyer

François Bezol

Année de nomination : 2004
Date de naissance : 17/07/1901
Date de décès : 26/08/1974
Profession : Entrepreneur en peinture
    Localisation Ville : Apt (84400)
    Département : Vaucluse
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    L'histoire

    BEZOL François
    François Bezol gérait une entreprise de peinture à Apt et les Chapelin étaient fermiers à Roussillon (Vaucluse). En mai-juin 1943, M. Moutte, fermier à Roussillon, demanda à M. Bezol d’effectuer des travaux de peinture dans sa ferme. Venu pour le devis, il fut convié à sa table à laquelle vinrent se joindre trois réfractaires du STO. Surpris, il engagea la conversation avec l’un d’eux, Jacques Dimenschstein, 19 ans, qui avait l’air soucieux et n’avait ni l’accent du pays ni des mains de paysans. Sa famille, juive apatride, avait fui Paris, avertie de son arrestation imminente par un secrétaire de la mairie de Levallois à la veille de la rafle du Vel’d’Hiv. Jacques et ses parents, ainsi que sa sœur Mauricette et son mari, les Mézukas, passèrent en zone sud. Le père, arrêté sur la ligne de démarcation, fut menacé d’internement. Mauricette réussit à le faire libérer en lui procurant un contrat d’ouvrier agricole et un certificat d’hébergement, fournis par M. Moutte. Jacques informa aussi M. Bezol qu’il devait subir les épreuves du bac à Avignon et ne savait comment s’y rendre, le car étant trop dangereux à cause des contrôles fréquents. M. Bezol se chargea alors de le conduire à Avignon et assura son séjour dans cette ville. Quand Mauricette vint annoncer aux Bezol que Jacques avait passé ses examens avec succès, des liens d’amitié se lièrent entre eux. En 1944, la Milice et les Allemands effectuèrent des opérations contre les réfugiés juifs et les réfractaires. Durant ces journées périlleuses, le couple Bezol cachait à son domicile à Apt les Mézukas et les Dimenschstein. Les dangers se faisant plus pressants, il leur trouva une autre cache chez les Chapelin, auprès desquels ils restèrent jusqu’à la Libération à titre gracieux. Les Chapelin cachaient deux autres réfractaires du STO qui, avec le mari de Mauricette, aidaient aux travaux des champs. Jacques quant à lui avait pris le maquis. Ce sont deux familles juives qui doivent la vie sauve aux Bezol et aux Chapelin.            

    Le 13 octobre 2004, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Agnès et François Bezol ainsi qu’à Berthe et Fernand Chapelin le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Originaires de Russie, les parents DIMENSCHSTEIN s’installent en France en 1910 à Levallois –Perret ( 92300 ). Le père a un commerce de tailleur et la mère de bonneterie.

    En 1941, le père décide de fermer les magasins et demande à son fils, Jacques (né le 12 septembre 1924 à Levallois-Perret ) d’interrompre ses études, poursuivies au Lycée Pasteur à Neuilly.

    Avisée de la rafle du Vel d’hiv, la famille doit fuir, elle est appréhendée après le passage de la ligne de démarcation, mais la tante parvient à faire libérer le père, puis la famille, qui trouve refuge dans un petit logis à Roussillon (Vaucluse), aidée par un ancien professeur, Monsieur Loeb. Les difficultés s’accroissent en 1943.

    Jacques reçoit alors l’aide de François BEZOL, qui le conduit à Avignon pour qu’il y passe son baccalauréat et arrange son séjour dans cette ville. Les Bezol et la soeur de Jacques, Mauricette, deviennent très amis.

    Les Bezol vont intervenir pour trouver une nouvelle cache aux parents de Jacques (le témoin) et vont les héberger chez eux à Apt chaque fois que nécessaire.

    Après la libération, Jacques va s’engager dans la première armée du Maréchél de Lattre de Tassigny et sa soeur Mauricette va partir vivre en Israël.

     

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