Dossier n°1038 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1976

Pauline Gaudefroy

Année de nomination : 1976
Date de naissance : 04/05/1916
Date de décès : 01/06/1944
Profession : infirmière militaire au service du Circuit Garel ( branche clandestine de l’organisation Juive OSE)
    Localisation Ville : Limoges (87000)
    Département : Haute-Vienne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Pauline Gaudefroy
    En 1943, Pauline Gaudefroy, une infirmière qui avait alors 27 ans, se mit au service du Circuit Garel, branche clandestine de l’organisation juive OSE, qui se consacrait au sauvetage des enfants juifs. En septembre, alors que les Allemands avaient occupé la Côte d’Azur, les réfugiés juifs de cette région se trouvaient dans une situation de plus en plus critique. La jeune femme se porta volontaire pour accompagner les enfants vers le centre de la France. Sous l’égide de Georges Garel, elle dirigea les opérations de sauvetage dans les départements de Haute-Vienne, de la Corrèze et de la Creuse. Elle escortait les enfants, précédemment placés dans des familles d’accueil sur la Côte d’Azur, vers de nouvelles cachettes. Des dizaines de petits juifs furent sauvés de la sorte. En décembre 1943, Pauline Gaudefroy prit en charge un petit garçon de neuf ans, Jean-Georges Kahn. Elle lui procura de faux papiers et l’introduisit dans un groupe d’enfants qu’elle conduisait en train vers un asile sûr. Le voyage était hautement dangereux. Lorsque le train entra en gare de Limoges, les Allemands montèrent à bord et interrogèrent longuement l’infirmière, qui, heureusement, avait eu le temps d’avaler les papiers compromettants. Le petit groupe ne fut pas arrêté. Le directeur d’un pensionnat de La Souterraine commença par refuser d’accueillir les petits réfugiés; elle réussit finalement à le convaincre et les enfants y vécurent en sécurité jusqu’à la Libération. Après la guerre, le docteur Toby Salomon, autre membre du Circuit Garel, évoqua son grand dévouement, sa modestie et la confiance absolue qu’elle inspirait aux enfants. L’infirmière courageuse connut une fin tragique. Le 11 juin 1944, elle fut arrêtée par la milice française et torturée. Deux semaines plus tard, elle réussit à s’enfuir de Limoges, à bord d’une ambulance, et arriva dans une unité du maquis. Les maquisards, la suspectant d’être une espionne, l’exécutèrent. L’Organisation de Secours aux Enfants fonda au Vésinet, près de Paris, un orphelinat portant son nom pour commémorer le souvenir de l’héroïque jeune femme.

    Le 30 mai 1976, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Pauline Renée Gaudefroy le titre de Juste parmi les Nations. 

    Documents annexes

    Le réseau GarelLe réseau Garel
    27 mai 2015 06:43:38

    Articles annexes

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