Dossier n°10583 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2005

Eugène De La Ferté

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 17/05/1870
Date de décès : 19/03/1946
Profession : Maire, Chatelain

Henriette De La Ferté Porgès

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 04/07/1878
Date de décès : 12/12/1946
Profession : Châtelaine
    Localisation Ville : Maron (36120)
    Département : Indre
    Région : Centre-Val de Loire

    Eugène & Henriette DE LA FERTE
    Le marquis Eugène de la Ferté, propriétaire terrien, ainsi que sa femme Henriette étaient issus d’une vieille famille aristocratique et résidaient à Mâron (Indre). Eugène y exerçait la charge de maire. En 1942, après la rafle du Vel’d’Hiv’, le couple Halkin et sa fillette de 3 ans décidèrent que Paris devenait trop dangereux pour les Juifs et se réfugièrent à Mâron. Ils y furent rejoints par leurs proches : quatre membres de la famille Felzen; quatre membres de la famille Pinszomski et trois membres de la famille Segal. En tout, quatorze personnes. Dès leur arrivée, Eugène de la Ferté et Jules Gilbert, instituteur et secrétaire de mairie, leur reconnurent le statut de réfugiés, accordé aux populations évacuées pendant la campagne militaire ou aux habitants des régions annexées par l’Allemagne ayant opté pour la France. Ce statut permit aux réfugiés de bénéficier d’une aide officielle. Le marquis et Jules Gilbert leur trouvèrent un logement qu’ils équipèrent de lits, matelas, couvertures, une cuisinière à bois et des ustensiles de cuisine. Ils leur attribuèrent des allocations et des titres d’alimentation. Les enfants furent scolarisés et Madame la marquise fut d’une grande aide car, grâce à elle, ils prenaient les repas  à la cantine des écoles. Elles leur procura des vêtements et des chaussures. Le marquis donna une machine à coudre à M. Pinszomski pour qu’il puisse travailler et offrit à Albertine Halkin un travail de secrétariat. M. Halkin trouva un emploi chez des fermiers. Tout le village connaissait leur origine mais personne n’a parlé. Lors des incursions allemandes, les paysans avertis les cachaient dans les fermes ou les greniers. Les risques courus pour cette aide étaient énormes car la milice de la région sévissait cruellement. Quelques proches des réfugiés furent massacrés non loin au Puits de Guéry. Le couple de la Ferté et Jules Gilbert qui aidait aussi le maquis, étaient d’une grande bonté et surtout « n’aimai pas les Allemands ».    

    Le 25 mai 2005, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à la Marquise Henriette de la Ferté et à son mari le Marquis Eugène de la Ferté le titre de Juste parmi les Nations. 

     

    Le témoignage

    La famille Felzen arrive de Pologne en 1910. Trois enfants vont naître : Albertine, Henri et Pauline. M. Felzen s’est engagéen 1914/1918. La famille est naturalisée française en 1920 et achète un café dans le 6ème arrondissement à Paris.

    En 1941, Albertine est arrêtée par la police puis relâchée car française. Son mari a réussi à s’enfuir, à se réfugier chez des amis non-juifs et à rejoindre la zone libre.

    En 1942, Albertine sent le danger grandir et abandonne tout pour partir avec sa fille de 3 ans, Nicole, pour la zone libre.

    Elle rejoint sa famille dans l’Indre. Ils sont accueillis par le Marquis Eugène de la Ferté, maire du village de Maron, et sa femme. Voyant leur dénuement, ils leur procurent un logement, des lits, des couvertures, de la nourriture et un poêle. La famille Felzen n’est pas la seule famille protégée par le maire et sa femme. Il y a eu aussi les familles Halkin, Pinszowski. Leur générosité est inlassable. Ils ont sauvé et aidé 15 personnes d’une même famille au péril de leur vie.

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    27 octobre 2018 22:58:33

    Articles annexes

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