Dossier n°10613 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2005

Fernande Roy Horry

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 13/04/1888
Date de décès : 26/03/1972
Profession : Femme au foyer
    Localisation Ville : Diges (89240)
    Département : Yonne
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    Fernande Roy vivait à Diges (Yonne) d’une pension de veuve de guerre. Son mari était tombé au champ d’honneur en 1916. Elle avait une fille adulte et élevait seule une enfant de l’Assistance Publique. Samuel Benchoua, 19 ans en 1942, l’avait connue dans son adolescence quand il passait ses vacances scolaires à Diges. Les Benchoua, Juifs étrangers originaires de Turquie, furent victimes des arrestations dès 1941. Le père et ses deux fils aînés, Samuel et Isaac, avaient été arrêtés à Paris en août 1941 et internés. Les deux garçons libérés trois mois plus tard pour des raisons de santé partirent se réfugier en zone sud alors que Rachel, la mère, et ses deux plus jeunes enfants subsistaient à Paris dans une grande misère. A la veille de la grande rafle de juillet 1942, Samuel venu les retrouver pour les aider, avait eu la présence d’esprit de contacter Fernande pour lui demander d’héberger ses deux jeunes frère et sœur, Jacques, 11 ans, et Raymonde, 4 ans. Elle accepta et les accueillit chaleureusement jusqu’à la fin de l’année 1943. Leur mère et Samuel lui envoyèrent une petite pension pour couvrir leurs frais. La situation des Juifs à Paris devenant insupportable, Samuel et sa mère quittèrent la capitale et installèrent eux aussi à Diges. Ils louèrent une maison où Jacques et Raymonde vinrent les rejoindre. Samuel et Jacques travaillaient chez des agriculteurs, et se faisaient payer en nature. Leur mère faisait des travaux de couture. Après le départ des enfants Benchoua, Fernande Roy apporta son secours à deux autres enfants juifs pourchassés, Jacques et Rosette Rosenbaum. Elle cacha aussi dans une maison qui lui appartenait le couple Bester et leurs enfants. Samuel partit rejoindre le maquis en 1944 et ses proches vécurent à Diges sous la protection de Fernande jusqu’à la Libération. Leur père mourut en déportation ainsi qu’Isaac, repris dans une rafle et déporté en 1943. 

    Le 20 juin 2005, l’Institut Yad Vashem de jérusalem a décerné à Fernande Roy le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Fuyant la révolution turque, la famille Benchana s’installe en 1923 à Paris, où le père exerce la profession de tapissier.

    Ils ont quatre enfants : Samuel né en 1923 à Istanbul, Isaac, Jacques, Raymonde, nés respectivement en 1925, 1931, 1938 à Paris. Le père et ses fils aînés sont arrêtés et détenus au camp de Drancy mais les garçons sont libérés 3 mois plus tard pour des raisons sanitaires. Les deux frères rejoignent alors la zone libre, alors que la mère et les deux plus jeunes enfants survivent misérablement à Paris. Le père sera déporté, ainsi que son fils aîné, arrêté à nouveau courant 1943 (Convoi du 23/06/1943). Lors de la rafle du 16 juillet 1942, Samuel – rentré un peu plus tôt à Paris – emmène sa mère et les deux jeunes à Diges (Yonne) chez Fernande Roy, qu’il connaissait d’avant-guerre car il y passait ses vacances. Fernande Roy vivait de sa pension de veuve de guerre. Jacques et Raymonde ont été cachés chez Fernande Roy de Juillet 1942 à fin 1943.

    A cette date, Samuel et sa mère viennent se cacher à Diges, où ils louent une petite maison. La mère fait des travaux de couture et Samuel travaille aux champs, le paiement s’effectue sous forme de nourriture.

     

    Documents annexes

    Article de presse - L'yonne républicaine du 19/12/2006Article de presse – L'yonne républicaine du 19/12/2006
    18 mars 2014 09:02:18
    Invitation cérémonie RoyInvitation cérémonie Roy
    18 mars 2014 09:00:59

    Articles annexes

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