Dossier n°10690 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2005

Yvonne Collomb Verdier

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 12/05/1910
Date de décès : 02/09/1997
Profession : Employée des Télécommunications
    Localisation Ville : Paris (75019)
    Département : Paris
    Région : Île-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Yvonne Collomb
    Yvonne Collomb, jeune veuve et simple employée, résidait rue de Belleville à Paris, avec son père et Paule, sa fille de 6 ans. Elle avait de nombreux voisins juifs et s’était liée en particulier avec la famille Rappaport dont la fille Berthe était du même âge que Paule. Le jour de la rafle du Vel’d’Hiv’ à l’aube, les gendarmes vinrent arrêter les Rappaport. Son père eut le temps de cacher Berthe sous un lit. Au moment où elle fut découverte, Yvonne arriva, demandant «mais qu’est ce que ma fille fait ici ?». Elle emmena l’enfant chez elle et la garda le temps de prendre contact avec ses grands-parents. Ses parents furent arrêtés, déportés et mis à mort. Son père eut encore l’occasion d’envoyer à Yvonne des cartes postales du camp de Jawischowitz pour prendre des nouvelles de sa fille, jusqu’à ce que cesse tout signe de vie. Les grands-parents de Berthe furent arrêtés et déportés à leur tour et Yvonne l’hébergea à nouveau. Elle lui trouva une famille d’accueil dans le Cher-et-Loir où l’enfant fut maltraitée. Elle la transféra alors dans le Cantal chez une autre famille. Berthe dormait à l’étable et était employée aux travaux de la ferme. Elle y resta jusqu’à la fin de la guerre. Mais Yvonne prenait soin de verser régulièrement aux familles d’accueil la pension pour l’entretien de l’enfant. A son départ pour l’Angleterre après la guerre, elle lui remit quelques biens qu’elle avait récupérés de l’appartement de ses parents. Le jour de la rafle du Veld’Hiv’, après qu’elle ait sauvé Berthe, quelqu’un avait frappé à sa porte. C’était Mme Huberman, une autre voisine en danger d’arrestation, qui l’implora de la cacher chez elle. Yvonne la fit entrer et la dissimula dans un placard. Quand les gendarmes vinrent l’y rechercher, elle les invita à fouiller eux-mêmes. Ils repartirent sans découvrir la fugitive. Mme Huberman fut sauvée et après la Libération, garda des liens solides avec Yvonne.       

    Le 30 octobre 2005, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Yvonne Collomb le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Le témoignage

    En 1936 nait à Paris une petite fille, Berthe, enfant unique de Josek et Millie Rappaport. La famille vit à Belleville sur le même palier qu’Yvonne Collomb, une jeune veuve dont la fille, Paule, a le même âge que Berthe. Les relations entre voisins sont très vite amicales. Lors de la grande rafle de juillet 1942, Josek aperçoit des officiers SS et des gendarmes français dans la cour. Il s’enferme avec sa femme et sa fille dans la chambre, mais la porte est bientôt enfoncée à la hache. On demande aux parents de préparer une petite valise. C’est alors qu’Yvonne Collomb entre, prend l’enfant par la main et dit « mais que fait ma fille ici? ». Immédiatement elle l’emmène et la cache chez elle sous la table. C’est là que Berthe dormira désormais. Yvonne emmène Berthe visiter ses grands-parents, Bubba et Zeda, qui sont peu après arrêtés à leur tour. L’enfant restera sans famille mais sauvée et en sécurité chez sa voisine de palier.

    Plus tard, Yvonne Collomb conduit Berthe chez des parents à Mondoubleau, puis en Auvergne où elle reste jusqu’en 1945.

    La vie y sera rude, l’enfant vit avec les animaux, elle a froid et faim mais elle est vivante. Après la guerre, Yvonne a ramené sa protégée à Paris et l’a gardée avec elle jusqu’à ce que son oncle vienne la chercher pour l’emmener en Angleterre, où elle a fait sa vie et réside encore.

     

    Documents annexes

    Article de presse - Ivry Ma Ville_Juillet-Août 2006Article de presse – Ivry Ma Ville_Juillet-Août 2006
    23 novembre 2017 08:25:50
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    23 novembre 2017 08:25:04

    Articles annexes

    Aucun autre article