Dossier n°10740 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jeanne Elisabeth Nabineau Maitray

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 02/10/1889
Date de décès : 01/10/1960
Profession : Femme au foyer

René Nabineau

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 15/11/1891
Date de décès : 30/06/1976
Profession : Employé à la SNCF
    Localisation Ville : Tours (37000)
    Département : Indre-et-Loire
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Jeanne et René Nabineau, employé de la SNCF, résidaient à Tours (Indre et Loire). Le couple n’avait pas d’enfant. En novembre 1942, il accueillit un petit garçon juif, Henri Joinovici, 6 ans, et l’hébergea à titre gracieux jusqu’en 1947. La famille de Henri, Juifs originaires d’Europe Centrale, avait vécu au Pré-Saint-Gervais jusqu’en juin 1942. Un de leurs cousins fut fusillé au Mont-Valérien en février 1942. Une fois remise du choc, la famille décida de quitter Paris. Henri, son frère, sa sœur et leur mère partirent, avec un oncle, une tante et leurs trois enfants, s’installer dans une maison troglodyte, à Vouvray-sur-Loire (Indre-et-Loire). M. Joinovici était resté à Paris pour travailler et fut arrêté au cours de la rafle du Vel’d’Hiv’. En octobre 1942, les gendarmes se présentèrent à Vouvray à 5 heures du matin pour arrêter les réfugiés. Henri dormait au 3ème étage avec sa maman qui le poussa par la fenêtre située au niveau du jardin, l’enjoignant d’aller se réfugier chez les Cartier* qui habitaient à 1 km et cachaient de nombreux Juifs. Ils l’accueillirent et le gardèrent durant un mois. Louise Cartier fit alors appel à son frère René Nabineau et son épouse Jeanne et leur demanda de prendre l’enfant chez eux. Ils acceptèrent sur-le-champ. Ils le présentaient comme un neveu dont le père était prisonnier de guerre. Ils l’intégrèrent à la famille comme s’il était leur fils et allaient passer les dimanches chez le frère de René, agriculteur à Maillé. Quand, durant la retraite allemande, la situation à Tours devint très dangereuse, les Nabineau tentèrent de mettre Henri à l’abri à Maillé. Mais personne ne voulut prendre ce risque, ce qui lui sauva la vie une seconde fois car après un attentat perpétré contre un officier allemand à proximité, le village de Maillé fut victime le 25 août 1944 d’un massacre similaire à celui d’Oradour-sur-Glane. Ses parents étant morts en déportation, Henri fut reccueilli par des proches et dut quitter son « Tonton » et sa « Tata » mais a conservé des liens durables avec eux.

    Le 26 décembre 2005, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Jeanne et René Nabineau le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Avant guerre la famille Joinovici vit au Pré St Gervais. Après la débâcle de juin 1940, Marc Joinovici, qui est resté à Paris pour travailler, est arrêté et déporté. Brejna Joinovici, sa femme emmène leurs 3 enfants Anna, Albert et Henri ainsi que d’autres membres de la famille se réfugier dans la maison d’un ami située à Vouvray sur Loir (Sarthe). Un matin d’octobre 1942, les polices allemande et française viennent arrêter toute la famille. Brejna Joinovici jette son fils Henri âgé de 6 ans et demi par la fenêtre de la chambre située au troisième étage sur le jardin, lui enjoignant d’aller retrouver d’autres juifs alors cachés par la famille Cartier (nommée Juste en 1990) à 1 km de là. L’enfant y parvient et reste caché là pendant un mois. Mme Cartier le confie alors à son frère, René Nabineau, ainsi qu’à sa femme Jeanne. Le couple accepte et emmène l’enfant, seul survivant de sa famille, vivre avec eux à Tours, où il va rester jusqu’en 1947, lorsqu’il sera pris en charge par ses oncles et tantes qui ont échappé à la déportation.

    Documents annexes

    Article de presse - La nouvelle républiqueArticle de presse – La nouvelle république
    Invitation cérémonie NabineauInvitation cérémonie Nabineau

    Articles annexes

    Les médias externes :