Dossier n°10847A - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Félix Alfred Chardon

Année de nomination : 2006
Date de naissance : 15/02/1881
Date de décès : 16/06/1970
Profession : Magistrat conseiller à la cour d’appel de Bordeaux
    Localisation Ville : Vézac (15130)
    Département : Cantal
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    À la suite de l’invasion de la France par les Allemands en juin 1940, Nathan Cahen, sa femme Louise et leurs deux enfants, Pierre né en 1920 et Françoise née en 1924 quittent Paris et partent vers la zone sud. En 1941, la famille décide de se séparer. Nathan et son fils Pierre s’installent à Toulouse, où tous deux travaillent jusqu’à ce que ce dernier décide de passer en Espagne pour rejoindre les forces alliées en Afrique du Nord. Louise et sa fille Françoise vont à Aurillac dans le Cantal pour vivre chez un oncle.

    A Aurillac, Françoise se lie d’amitié avec Denise Canal. Les deux filles ont le même âge et adorent le sport. Elles font beaucoup de sortie à vélo malgré la présence allemande. Denise présente Françoise à ses parents, Eugène et Florinne Canal. Les Canal vivent dans un appartement près de la gare d’Aurillac, où Eugène est le chef de gare. Blessé lors de la Première Guerre mondiale, il professait depuis sa haine des « Boches». Durant l’été 1943, une mère juive terrorisée laisse ses deux filles à la gare d’Aurillac. Eugène et Florinne emmènent chez eux les deux filles et vont s’occuper d’elles jusqu’au retour de leur mère. Eugène procure aussi à Françoise et à Louise Cahen de faux papiers d’identité au nom de Calieux. Il prête même de l’argent au père de Françoise, pour l’aider à passer en Afrique du Nord.

    Denise Canal présente ses amies juives à ses copines qu’elles rejoignent pour des sorties et des randonnées à la campagne. Un jour les deux filles sont invitées par Lucien et Olivier Chardon- internes à l’hôpital d’Aurillac- dans la maison de campagne de leurs parents à Dousques dans la commune de Vézac.  La maison est très isolée, difficile d’accès et proche d’une forêt. Françoise pense que ça pourrait être une bonne cachette pour elle et sa mère en cas de danger. Elle en parle à Lucien et à Olivier qui demandent l’autorisation à leur père Félix Chardon. Celui-ci accepte malgré les risques encourus et des problèmes qui pourraient nuire à sa carrière de juge à la cour de Bordeaux.

    Françoise et Louise Cahen se trouvent dans une situation dangereuse puisque le 25 mai 1944, une grande rafle avait eu lieu à Aurillac. La veille de la rafle, le commissaire de police, d’origine alsacienne, résistant les avait prévenues. Les Canal vont les héberger et le 27 mai, elles vont aller se cacher dans la maison de Vézac. Cependant pour arriver à la maison, elles doivent passer le pont d’Arpajon gardé par les soldats allemands. Prétextant que Françoise était sa fiancée, Eugène Canal lui fit passer le contrôle. Florinne passe à son tour avec Louise comme si elles étaient deux amies en promenade.

    Quand elles arrivent à Vézac, elles se rendent compte que d’autres personnes sont cachées, des résistants des réfractaires au STO… Françoise et Louise vont rester chez les Chardon pendant deux mois et demi jusqu’à la Libération d’Aurillac.

    Un Jour Louise s’entailla profondément la main et Félix n’hésita pas à l’amener voir un médecin malgré les risques de dénonciation.

    Le 16 mai 2006, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Eugène et Florinne Canal , à Denise Varennes Canal et à Félix Chardon, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    10847A_Chardon_Alfred_presse10847A_Chardon_Alfred_presse



    Mis à jour il y a 1 mois.