Dossier n°10949 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2006

Odette Chauveau Demailly

Année de nomination : 2006
Date de naissance : 28/07/1906
Date de décès : 29/06/1992
Profession : Sans profession

Camille Maljean

Année de nomination : 2006
Date de naissance : 18/01/1925
Date de décès : 25/04/2024
Profession : Agriculteur

Louis Maljean

Année de nomination : 2006
Date de naissance : 18/11/1896
Date de décès : 02/11/1965
Profession : Agriculteur

Mélanie Maljean Barbaise

Année de nomination : 2006
Date de naissance : 15/03/1901
Date de décès : 03/01/1990
Profession : Agricultrice
    Localisation Ville : Tétaigne (8110)
    Département : Ardennes
    Région : Grand-Est

    L'histoire

    Odette CHAUVEAU
     

    Camille MALJEAN
    Les parents d’Hélène, Mr et Mme WEINBLUM avaient fuit la Pologne vers l’Allemagne dans les années 30 où ils se rencontrèrent : Hélène est née en 1933. Malgré le lourd handicap dont Hélène fût victime dès sa première année, devenue aveugle suite à des rhumatismes articulaires de l’enfance, d’heureux concours de circonstances lui permirent de traverser la guerre ainsi que sa mère et sa soeur. Dans un premier temps une bonne fée s’était penchée sur son landau, déjà en Allemagne, puisqu’au moment des premières manifestations de 1933, il avait été renversé par de jeunes antisémites sans la blesser. C’est à ce moment là que les WEINBLUM décident de quitter l’Allemagne pour la France, où chacun des époux avait des frères installés. La soeur d’Hélène y est née en 1936. La deuxième chance pour Hélène et la famille WEINBLUM fût d’habiter Nancy. Nancy dispose en effet d’une place des Justes pour honorer les fameux policiers qui, à la veille de la rafle de 1942, sont allés prévenir toutes les familles juives, au nombre desquelles figurait aussi celle d’Hélène. Et grâce à Marinette qui était à la fois employée de maison et aide d’Hélène, toute la famille a pu se sauver chez les parents de cette dernière. Par la suite, de cette banlieue de Nancy, où habitaient les parents de Marinette, Mr WEINBLUM réussit à envoyer sa femme et la soeur d’Hélène prés de Lyon en zone libre. Hélène et lui prirent le chemin de Tétaigne, où son frère et sa belle-soeur s’étaient fait enrôler comme travailleurs agricoles (comme de nombreux autres juifs de la région Parisienne, bien qu’ignorant les métiers de la ferme). Ils travaillaient dans des grosses fermes d’où les propriétaires avaient été expulsés. A Tétaigne, Hélène fut chargée, malgré sa quasi cécité, d’aller acheter des petits produits de la ferme en particuliers chez les MALJEAN. Hélène s’était bien intégrée dans la vie du village et à l’école. L’institutrice lui laissait écouter les cours et après la classe elle prenait en braille des dictées. C’est alors grâce à la sympathie qui c’était instauré avec la famille MALJEAN que la troisième véritable chance permit, le 5 janvier 1944, à Hélène d’avoir la vie sauve. Contrairement à son père qui n’eut malheureusement pas la même opportunité puisqu’il fût dénoncé et arrêté, alors qu’il s’apprêtait à prendre le train pour rejoindre sa femme à Lyon. Le camp de prisonniers agricole était dirigé par un seul officier allemand. Au matin du 5 janvier 1944, la tante d’Hélène entendit celui-ci dire en allemand :  » c’est bien dommage pour cette petite fille « . Durant la même journée, celle-ci rencontra une jeune fille en pleurs qui lui appris que dans un village voisin tous les travailleurs juifs, dont son fiancé, venaient d’être raflés. Hélène fût alors envoyée chez les MALJEAN de toute urgence pour leur demander de l’aide. Tous les juifs de Tetaigne furent arrêtés et déportés le 6 janvier 1944.
    Les MALJEAN logèrent un ou deux jours Hélène, le temps de contacter une amie – Mme CHAUVEAU, épouse de cheminot – qui, de ce fait, pouvait voyager plus facilement. Ainsi Camille MALJEAN, âgé seulement de 19 ans, accompagna seul Hélène (cachée dans le fond d’une carriole) jusque chez Madame CHAUVEAU à Carignan, d’où Hélène pris la place d’un des enfants de celle-ci pour le voyage en train jusqu’à Nancy, quelques jours plus tard, échappant ainsi à la rafle de Tetaigne.
    De retour devant sa maison, Hélène se rendit chez les demoiselles FLORANTIN, ses anciennes voisines, des femmes très gentilles mais qui ne purent s’occuper d’elle. Elles conduisirent Hélène chez d’autres anciens voisins de paliers, un peu antisémites, qui avaient déjà annexé la chambre d’Hélène dans leur appartement, en trouant la cloison. Néanmoins, ces derniers la soignèrent bien et une des filles de la famille accompagna Hélène en train jusqu’à Lyon où elle pu enfin retrouver sa mère et sa soeur. En mai 1944, Hélène intégra une institution d’aveugles à Lyon jusqu’à la fin de la guerre. Plus tard, Hélène appris à jouer aux échecs ce qui lui permis de rencontrer plusieurs amis, dont son futur mari. C’est lors d’un tournoi d’échec qu’elle retrouva, à Tetaigne, Mme Mélanie MALJEAN encore vivante en 1987, entourée de ses 3 enfants, et c’est tout logiquement suite à de nouvelles retrouvailles qu’Hélène WEINBLUM-WANDEWALLE entama le processus de demande de médailles de Justes parmi les nations pour ses derniers sauveteurs.
    Plus tard Hélène épouse René, un des fils de ses sauveteurs, et vit jusqu’aujourd’hui à Forest.

    Le 20 Novembre 2006,  l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Messieurs Maljean Louis et Camille ainsi qu’à Mélanie Maljean et Odette Chauveau.

    Documents annexes

    Article de presse Article de presse
    8 décembre 2013 09:14:56

    Articles annexes

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