Dossier n°11323C - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2008

Georges Pierrot

Année de nomination : 2008
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : prisonnier politique français
    Localisation Ville : Sarreguemines (57200)
    Département : Moselle
    Région : Grand-Est

    L'histoire

    Après la fermeture du ghetto de Lodz, les survivants furent transférés à Auschwitz à l’été 1944. Puis ils furent transférés en octobre 1944 au camp d’Halbstadt situé dans les Sudètes jusqu’en mai 1945.

    Dans ce camp de travail forcé, il y avait une usine de munitions où travaillaient six cents jeunes filles juives. Lilie Meital née en 1926, Felicja Gross née en 1927 et Ruth Eldar née en 1928, toutes les trois originaires de Pologne, faisaient partie des six cents travailleuses. Dans la même usine, travaillaient aussi des prisonniers politiques français déportés depuis la France.

    Les déportés juifs faisaient des travaux difficiles douze heures par jour et étaient affamés. L’inspectrice du camp, une femme SS était cruelle. Les Français avaient de meilleures conditions de travail que les déportés juifs. Ils étaient qualifiés et tentaient de saboter les machines pour ralentir la chaîne de production en faisant croire à des incidents techniques. Ils mettaient aussi beaucoup de temps à réparer les machines. Les prisonniers français recevaient plus de nourriture.

    Pierre Nicolini et ses amis, dont Georges Pierrot, eurent pitié des jeunes filles juives et décidèrent de les aider. Ils prirent contact avec elles et leur fournirent de la nourriture, malgré les risques qu’ils prenaient et bien que ce soit strictement interdit. Ils les aidèrent ainsi jusqu’à la libération du camp. Bien que ces Français soient eux-mêmes des victimes du régime nazi, ils voulaient préserver la dignité humaine et pensaient que c’était pour eux une obligation morale envers les autres.

    L’histoire du sauvetage est parue dans un journal polonais en Israël suite au témoignage de Ruth Eldar :

    « Sur ordre de l’officier SS, les prisonniers juifs n’ont pas reçu de nourriture Un des prisonniers s’est évanoui. D’autres Juifs ont été pris aussi de malaise et ont été évacués hors de l’usine. Les prisonniers français ont protesté en menaçant d’arrêter de travailler. Réaction qui a beaucoup étonné les SS. Nous étions tous émus et reconnaissants envers les Français car les Allemands pouvaient les exécuter. Pour empêcher les grèves, une grande marmite de soupe chaude a été apportée aux déportés juifs. ».

    Le 8 mai 1945, les Allemands se sont enfuis mais avant ils ont mis de la dynamite sous le baraquement des six cents femmes juives. Un Allemand s’opposa à cette méthode et avec l’aide des Français, ils désamorcèrent les bombes et sauvèrent les six cents femmes juives.

     

    Le 13 mai 2008, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Georges Pierrot.

     

    Documents annexes

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