Dossier n°11422 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2008

Arthur Magnier

Année de nomination : 2008
Date de naissance : 24/01/1900
Date de décès : 23/01/1981
Profession : Ajusteur

Cécile Magnier Pagnon

Année de nomination : 2008
Date de naissance : 19/11/1901
Date de décès : 03/09/1974
Profession : Nourrice
    Localisation Ville : Argenteuil (95100)
    Département : Val-d’Oise
    Région : Île-de-France

    Personnes sauvées

    Lieu porteur de mémoire

    Cérémonies

      Date de Cérémonie de reconnaissance: 04 Février 2010

      L'histoire

      Arthur et Cécile Magnier
      David Storch et sa femme Rifka ont émigré tous les deux de Pologne en France dans les années 1920 et se sont mariés en 1931. Le couple a eu trois enfants, Charlotte née en 1933, Paulette en 1935 et André en 1939. David Storch travaillait dans une usine et la famille vivait dans des conditions difficiles à Paris dans le 12ème arrondissement.

      En 1941, David Storch fut arrêté et interné dans le camp de Beaune-la-Rolande. Il fut déporté à Auschwitz en juin 1942, où il mourut. A la veille de la rafle du Vél d’Hiv en juillet 1942, Rifka et les autres femmes de sa rue furent averties par un voisin qui travaillait dans la police de violences imminentes contre les Juifs à Paris. Rifka et ses enfants évitèrent l’arrestation en ignorant les appels de la police de sortir de leur immeuble. Ils se cachèrent chez un voisin qui emmena Charlotte et Paulette chez une cousine dans la banlieue parisienne. Les fillettes restèrent là pendant quelques jours, puis le voisin vint les chercher pour les emmener avec leur frère André, dans une maison d’enfants de l’UGIF, où ils restèrent environ trois semaines.

      En août 1942, les trois enfants furent emmenés avec un groupe d’enfants à la Cité d’Orgemont à Argenteuil, où la Croix Rouge les répartit chez différentes femmes qui s’étaient déclarées prêtes à les accueillir. Pendant ce temps, Rifka avait trouvé refuge dans différents endroits, chez son ancienne voisine, dans son ancien appartement (évitant de justesse d’être dénoncée par la concierge), près de la Cité d’Orgemont, et chez le directeur de l’école de Romainville, à environ vingt kilomètres. André fut accueilli par la famille Delcroy où il resta jusqu’en 1945, quand sa mère vint le rechercher avec ses deux sœurs.

      Paulette et Charlotte allèrent d’abord chez la famille Garau mais un mois plus tard elles retournèrent dans le centre de la Croix Rouge. Puis elles furent accueillies par la famille Poch, où elles restèrent deux mois jusqu’à ce qu’elles retournent une fois de plus à la Croix Rouge. Finalement, elles furent placées chez Arthur et Cécile Magnier, un ouvrier de la société d’électricité locale et sa femme. Les Magnier s’occupèrent des deux petites filles juives avec beaucoup de chaleur et d’affection, s’assurant qu’elles ne manquaient de rien et les protégeant. Il arriva que les Magnier préviennent les fillettes qu’elles étaient recherchées. Elles quittaient la maison jusqu’à ce que le danger soit passé. Alors elles restaient dans des lieux de refuge temporaires avec leur frère. L’une de ces cachettes était chez le directeur de l’école où leur mère était aussi cachée.

      Les fillettes allaient à l’école primaire, André à l’école maternelle. Bien que les institutrices et les voisins sachent d’où elles venaient, il y avait un réel risque de dénonciation, et on leur avait dit de ne pas révéler leur identité juive.

      Après la guerre, Rifka Storch fut en convalescence, puis vint récupérer ses trois enfants. La famille Storch resta en relation étroite avec Arthur et Cécile Magnier et leur fille Marcelle.

      Le 31 décembre 2008, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Arthur Magnier et à son épouse Madame Cécile Magnier.

      1933, David Charlotte et Regina

      Charlotte avec des amis

      Charlotte et Paulette avec des voisins

      Charlotte et sa soeur Paulette dans le jardin de Arthur Magnier

      Charlotte Storch personne sauvée

      Charlotte, Marcel Magnier et Paulette

      Charlotte, Paulette et André

      Les sauvés en 1945 crédit collYV

      Michel et Ginette DELCLOY, Paulette Charlotte et André

      Regina en 1942

      Documents annexes

      Article de presse - Val d'Oise du 04022010Article de presse – Val d'Oise du 04022010
      27 janvier 2017 15:17:06
      A Colbert, une « enfant cachée juive » raconte la ShoahA Colbert, une « enfant cachée juive » raconte la Shoah
      1 avril 2012 16:10:02

      Articles annexes