Dossier n°11587 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Henri Foulard

Année de nomination : 2009
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Cultivateur

Berthe Foulard Beaumont

Année de nomination : 2009
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : cultivatrice
    Localisation Ville : Monhoudou (72260)
    Département : Sarthe
    Région : Pays-de-la-Loire

    L'histoire

    Henri & Berthe FOULARD

    Henri & Berthe FOULARD

    Henri et Berthe Foulard vivaient avec leurs trois enfants dans une ferme à Monhoudou dans la Sarthe. Leur voisine était Louise Epelbaum dont la maison était au carrefour du village de Monfrélon. Louise était juive et travaillait comme couturière dans les fermes environnantes. Sa fille, Madame Abramczyk et ses cinq enfants étaient venue vivre chez Louise car son mari s’était enfui vers la zone libre après avoir été pourchassé par les autorités allemandes, parce qu’il était juif et franc-maçon. Malheureusement il était mort en route.

    En 1942, le jour de la grande rafle des Juifs étrangers dans la région, Madame Abramczyk était chez elle car son fils Jacques avait une diphtérie. Pendant qu’une infirmière Madame Poupineau s’occupait de l’enfant malade, elle vit un car de police s’arrêter devant la maison. Madame Poupineau dit à Madame Abramczyk de s’allonger sur le lit avec l’enfant malade et quand les gendarmes entrèrent, elle cria : « Epidémie contagieuse ! Diphtérie ! ». Ils sortirent de maison sur le champ en promettant de revenir. Madame Abramczyk quitta immédiatement la maison.

    Au même moment, Louise revenait chez elle après avoir fait son tour quotidien des fermes accompagnée de Guy Abramczik, son petit-fils âgé de dix-sept ans. Le matin, Louise était partie au travail en laissant Guy chez Henri et Berthe Foulard. Quand elle revint pour le ramener, les Foulard les invitèrent à déjeuner. Louise et Guy partirent avec un cadeau, un panier de légumes. En approchant de la maison, ils virent le car de police. Ils retournèrent immédiatement chez les Foulard. Louise trouva une cachette le soir même chez des fermiers qu’elle connaissait, mais Guy resta chez les Foulard pendant les deux années suivantes, jusqu’en avril 1944, considéré faisant partie de la famille.

    Pendant que le car de police attendait, un ami de la famille, Maurice Philibien prévint Jacqueline Abramczyk, la fille aînée de ne pas retourner chez elle. Il trouva des fermiers dans la région de l’Orne pour l’accueillir. Il amena également Madame Abramczyk et Jacques chez d’autres fermiers, qui les accueillirent. Toute la famille était dispersée. Un autre fils, Georges, resta chez Monsieur Choquet à Saint-Vincent-des-Près dans la Sarthe et une fille Danielle trouva refuge chez les Briant, un couple sans enfant qui vivait à Mamers dans la Sarthe. Louise Epelbaum et tous les Abramczyk survécurent à la guerre grâce aux Fourlard et à une grande chaîne de sauveurs.

    Maurice Philibien épousa plus tard Jacqueline Abramczyk.

    Le 16 août 2009, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Henri Foulard et à son épouse Madame Berthe Foulard.