Dossier n°11723 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Clémence Henriette Grangier

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 05/10/1895
Date de décès : 20/12/1990
Profession : Infirmière au service médical de la RATP
    Localisation Ville : Paris (75010)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    Personnes sauvées

    Date de Cérémonie de reconnaissance: 18 Janvier 2012

    L'histoire

    Clémence Grangier

    Mordcha Wisniewski, originaire de Pologne, arrive en France en 1929. Il travaille dans les aciéries de Longwy. Il y fait venir sa fiancée Szyfra Bicz de Pologne et il se marie en 1933. A Paris, il apprend le métier de tailleur et le couple s’installe rue Sambre et Meuse dans le 10ème arrondissement. Ils ont deux enfants, Jacques né en 1938 et Renée née en 1940.

    En 1941, Mordcha Wisniewski est convoqué au commissariat de police du 10ème arrondissement par le « billet vert », interné dans le camp de Beaune la Rolande et déporté par le convoi N° 5 du 28 juin 1942 à Auschwitz où il est assassiné.

    Début 1942, les rafles commencent et Madame Wisniewski et ses enfants trouvent refuge chez une voisine Madame Clémence Grangier, pendant plusieurs semaines jusqu’en juillet 1942. Madame Grangier née en 1895 travaillait au service médical de la RATP et faisait partie d’un mouvement de résistance. Devant le danger, il fut décidé que Jacques (4 ans) et sa sœur Renée (2 ans) seraient placés chez des amis de Madame Grangier dans la Nièvre.

    C’est ainsi que les enfants ont été recueillis à Verneuil, petit village de 300 habitants de juillet 1942 jusqu’en 1945, chez Monsieur Jean-Marie Bompis et sa fille cadette Francine. Les Bompis étaient des gens simples et généreux. Les enfants étaient considérés comme « réfugiés polonais » par le village et fréquentaient le catéchisme. Ils n’ont jamais été baptisés. Jacques a fréquenté l’école dès octobre 1942.

    Jacques et Renée ont appris beaucoup plus tard que des assistantes sociales de l’OSE apportaient de façon sporadique de l’argent pour subvenir à leurs besoins. Monsieur Bompis et sa fille n’ont jamais rien demandé. En 1945, Madame Wisniewski, elle-même cachée, est venue récupérer ses enfants et les ramener à Paris.

    Madame Grangier les a aidés à trouver un autre appartement, l’autre étant occupé. Madame Wisniewski s’est occupée de Madame Grangier jusqu’à sa mort et ses enfants ont régulièrement rendu visite à la famille Bompis jusqu’à leur décès et entretiennent depuis des liens amicaux avec leurs descendants.

    Le 1er juin 2010, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Clémence Grangier