Dossier n°11952 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2010

Louis Baud

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 24/11/1884
Date de décès : 20/03/1949
Profession : Médecin
    Localisation Ville : Lacapelle Biron (47150)
    Département : Lot-et-Garonne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Louis-Baud
    Gabriel et Léonie Magimel sont agriculteurs et habitent une ferme à Parayre, située entre les villages de Gavaudun et Lacapelle-Biron, avec leurs deux trois enfants, René, Paulette et Reine.
    Le docteur Louis Baud est médecin à Lacapelle-Biron.

    Plusieurs familles juives étaient réfugiées à Lacapelle-Biron, petit village perdu à l’orée des immenses forêts du Périgord, en zone dite libre.

    Huna Sin Blima (connu à Lacapelle-Biron sous le prénom d’Henri) était arrivé de Roumanie à l’âge de 19 ans. Marié à Olga Silberman, Huna était tailleur pour hommes et dames à Paris. Interdit d’exercer sa profession par les lois de Vichy, il décide de quitter Paris avec son épouse et ses deux enfants, Hélène et Gilbert, en juin 1940.
    Ils rejoignent un parent réfugié à Lacapelle, petit village du nord-est du Lot-et-Garonne.
    Installé dans une maison du bourg, Huna reprit son office de tailleur jusqu’en 1943, où la « chasse au juif » se fit plus pressante.

    Après l’occupation de la zone sud, l’insécurité s’installa partout et la chasse aux Juifs et aux résistants n’épargna plus aucun territoire.

    Un jour, des gendarmes français frappèrent à la porte de leur maison. Après s’être caché dans un débarras du magasin pour leur échapper, Huna partit au hasard sur les routes pour fuir le village; il était évident qu’il n’était plus en sécurité dans leur maison du bourg.
    À quelques kilomètres du village, au lieu-dit « le Moulinal », Louis Balse vit alors arriver l’homme, écouta son histoire et décida aussitôt avec son épouse Henriette de le cacher dans son moulin.
    De santé fragile, Huna Sin Blima dut faire appel au médecin du village, le docteur Louis Baud, qui venait clandestinement pendant la nuit lui apporter son secours.
    Olga, restée au village avec ses enfants et craignant un retour de la police, trouvait refuge chaque nuit chez Alida Lachoux.
    La maladie d’Huna empirant et sa cache près de la chute d’eau n’arrangeant pas son état, le docteur Louis Baud* finit par le conduire à Gavaudun, dans la ferme de Gabriel et Léonie Magimel, qui avait un jour proposé de l’aide à Olga Sin Blima « en cas d’ennuis ».
    Là, l’homme traqué, mais protégé par l’ensemble des voisins très discrets, aide aux travaux des champs ou confectionne des habits pour ses protecteurs en guise de remerciement. Il y restera jusqu’à la libération de Paris, en août 1944.

    Le 21 mai 1944, la division SS Das Reich, rassemble tous les hommes du village. 47 hommes, dont Roger Dané, le curé de la paroisse, sont raflés et déportés vers les camps de Dachau et de Mauthausen, 23 ne revinrent jamais à Lacapelle-Biron.
    Les SS venus s’enquirent auprès des autorités locales de la présence de juifs. Le docteur Louis Baud* déclarait avec aplomb qu’il y en avait eu, mais qu’ils étaient tous déjà partis.
    « Grâce à sa présence d’esprit, le docteur Louis Baud a sauvé de la déportation les familles Sin Blima, Rosenthal, Winfried et Mme Baller, tous cachés dans des familles capelaines », témoigne Gilbert Blima.

    Lundi 31 octobre 2011, la médaille de « Justes parmi les Nations » à titre posthume à été décernée à Léonie et Gabriel Magimel de Gavaudun, représentés par leurs filles Reine Rabot et Paulette Baduel, et le docteur Louis Baud, médecin à Lacapelle, représenté par sa petite fille Renée Trastour.

    Le 26 Décembre 2010, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Louis Baud.

     

    Documents annexes

    Invitation Cérémonie Louis BAUDInvitation Cérémonie Louis BAUD
    13 avril 2012 08:12:15

    Articles annexes