Dossier n°12050 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Lucile Marie Godrie Huteau

Année de nomination : 2011
Date de naissance : 24/09/1894
Date de décès : 13/06/1992
Profession : Sans profession
    Localisation Ville : Niort (79000)
    Département : Deux-Sèvres
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    La famille Bodenheimer était établie à Kehl en Allemagne depuis de nombreuses années. Sadi, devenu chef de famille à la mort de son père en 1913, a combattu dans l’armée allemande en 1914-1918. Il a épousé une strasbourgeoise Elvire Weill. Dans les années 1920, Sadi est exportateur de briques vers la France et au cours d’une tournée, il est séduit par la région du Poitou.

    Dès 1934, Sadi, Elvire et leurs trois enfants Renate, Alfred et Robert s’établissent à Strasbourg et en 1939, réfugié allemand, le père est interné à Mirecourt dans les Vosges, puis transféré à Nantes en mai 1940. Puis, à nouveau réunie, la famille trouve refuge à Niort chez un délégué local de l’Action Française ! Là, un officier allemand – compte-tenu du fait que Sadi est ancien combattant – lui conseille de partir se cacher à Paris où la famille va résider chichement jusqu’en juillet 1942. Renée-Laure, secrétaire, est seule à pouvoir travailler pour nourrir sa famille. Prévenue par son patron de l’imminence de la rafle, la famille y échappe et part se réfugier à nouveau à Niort.

    Tout d’abord hébergée chez leur première logeuse, Madame Simmonet, la famille Bodenheimer est enfin accueillie en février 1943 par Lucile Godrie dans une partie de sa maison. Très pauvre, la famille Bodenheimer ne paie qu’une pension symbolique, procurée par le travail de Renée-Laure, employée chez un marchand de vins. Elle se procure aussi de la boisson, qui sert à « payer » la paix relative laissée par les gendarmes.

    Robert va au Collège Saint-Joseph, où le sous-directeur l’accepte bien que le sachant juif. Sur l’intervention de Lucile Godrie, il est dispensé d’assister aux messes.

    Après la libération de Niort en septembre 1944, Sadi et sa fille repartent à Paris pour chercher travail et logement, tandis qu’Elvire et Robert restent chez les Godrie jusqu’à la fin de l’année 1945. Des liens affectueux ont perduré durant de longues années entre les deux familles.

    Le 22 mars 2011, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Madame Lucile Godrie le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Album photosAlbum photos
    Témoignage de VIRGINIE PSALTIS, Arrière-petite-fille de Lucile Godrie HuteauTémoignage de VIRGINIE PSALTIS, Arrière-petite-fille de Lucile Godrie Huteau
    Invitation cérémonie GodrieInvitation cérémonie Godrie

    Articles annexes

    Les médias externes :







    Mis à jour il y a 5 mois.