Dossier n°12130 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Eugène Alexandre Fagault

Année de nomination : 2011
Date de naissance : 24/05/1892
Date de décès : 20/04/1967
Profession : Journalier

Pauline Henriette Fagault Bertrand

Année de nomination : 2011
Date de naissance : 27/09/1896
Date de décès : 04/08/1966
Profession : mère au foyer
    Localisation Ville : Saint-Jean-de-la-Motte (72510)
    Département : Sarthe
    Région : Pays-de-la-Loire

    L'histoire

    Originaires de Pologne, les parents Leib Kajman et Blima Okret arrivèrent séparément à Paris en 1935. Ils s’y sont mariés le 13 mars 1937. Le père exerçait la profession de cordonnier, la mère s’occupait des enfants. La famille vivait au-dessus du magasin de cordonnerie, dans une seule pièce au 1er étage, rue Lauzin dans le 19ème à Paris.

    Le père, engagé dans un régiment de volontaires étrangers dés décembre 1939, est démobilisé en juillet 1940. Arrêté le 14 mai 1941, il est interné à Beaune-la-Rolande puis est déporté à Auschwitz par le convoi n°5 le 27 juin 1942.

    Restée seule avec ses trois jeunes enfants, la mère cherche à les mettre en sécurité. Sans aucun doute, elle prend contact avec l’UGIF qui place les enfants chez les Fagault à la Roussière dans la Sarthe. La mère les accompagne. Les conditions de vie sont précaires, mais l’accueil est chaleureux.

    Durant le séjour des enfants chez les Fagault, Lucienne Clément de l’Epine (nommée « Juste parmi les Nations » en 1990) les visite régulièrement à vélo. Elle apportait une pension mensuelle jusqu’au début de 1944. Après les arrestations opérées à l’UGIF, les enfants restèrent cachés chez les Fagault en raison des liens d’affection qui les unissaient aux enfants. Ils n’allaient pas à l’école mais Nathan apprit à lire.

    En dépit de leur jeune âge, les enfants se souviennent de la bonté des Fagault à leurs égards. Bien que très pauvres, les Fagault s’arrangeaient pour les choyer. Un voisin Gaston Perpoil atteste que nombre d’enfants cachés dans la Sarthe furent remis aux gendarmes début 1944 car les familles d’accueil, ne recevant plus de pension, craignant des représailles, se jugeaient alors exposés à trop de dangers en cachant des Juifs.

    La mère Blima Kajman née Okret est parvenue à survivre à Paris, n’a jamais pu rendre visite à ses enfants mais est revenue les chercher en 1945.

    Le 21 juin 2011, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de « Juste parmi les Nations » à Monsieur Fagault Eugène et son épouse Pauline.

    Documents annexes

    Invitation cérémonie FagaultInvitation cérémonie Fagault

    Articles annexes