Dossier n°1233 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1977

Charles Gombert

Année de nomination : 1977
Date de naissance : 30/11/1906
Date de décès : 24/05/1979
Profession : chef adjoint de la gare du village, cheminot
    Localisation Ville : Nançois-sur-Ornain (55500)
    Département : Meuse
    Région : Grand-Est

    L'histoire

    Charles Gombert habitait Nançois-sur-Ornain, dans les Vosges, avec sa femme et leur fils. Il était chef adjoint de la petite gare du village, sur la ligne Paris-Strasbourg. Le soir du 27 mars 1944, alors qu’il achevait son service, un train entra en gare : il était rempli de déportés en route pour Auschwitz. Tandis qu’il prenait sa bicyclette pour rentrer chez lui, des coups de feu éclatèrent et il vit des gens en guenilles sauter du train. Sur les huit Juifs qui tentaient de s’enfuir, six furent immédiatement tués ou repris. Lorsque le feu cessa, Charles Gombert s’approcha, vit deux fugitifs, Henri Sendrowicz et Serge Gribe. Il les fit monter sur sa bicyclette et rentra chez lui à toute vitesse. Puis il hébergea ces deux parfaits inconnus, s’en occupa avec chaleur et fit des efforts désespérés mais vains pour leur procurer de faux-papiers. Lorsque la famille Gombert partit en vacances à Pâques, Charles montra aux deux fugitifs où étaient cachées ses économies, afin qu’ils puissent s’en servir s’ils devaient se sauver. Conscients du fait que leur présence mettait en danger toute la famille, les deux hommes décidèrent de trouver une autre cachette. Henri Sendrowicz écrivit à une amie qui vivait à Lyon, Cécile Challut (q.v) de venir le chercher. Ce qu’elle fit. Puis elle se déclara prête à escorter les deux fugitifs en train jusqu’à Montereau. Charles Gombert utilisa sa connaissance du systéme ferroviaire pour leur choisir un itinéraire qui minimisait le risque d’une rencontre avec les Allemands; il les accompagna tous les trois jusqu’à la gare de Bar-le-Duc d’où ils prirent sans encombre le train pour Montereau, où Serge Gribe les quitta. Cécile Challut poursuivit son voyage jusqu’à Lyon avec Henri Sendrowicz. Elle l’hébergea jusqu’à la Libération et, par la suite, ils se marièrent. Serge Gribe et Henri Sendrowicz gardèrent le contact avec Charles Gombert et sa famille, qui leur avaient sauvé la vie et s’étaient montrés humains et compatissants devant leur détresse.

    Le 30 septembre 1977, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Charles Gombert le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Documents annexes

    Article de presse - Tribune Juive N°558 du 9 Mars au 15 mars 1979 Article de presse – Tribune Juive N°558 du 9 Mars au 15 mars 1979
    8 septembre 2019 09:32:32
    article de presse du 3/3/1979article de presse du 3/3/1979
    8 septembre 2019 09:31:28

    Articles annexes

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