Dossier n°12394 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Gilbert Pasquier

Année de nomination : 2012
Date de naissance : 06/06/1914
Date de décès : 22/11/1983
Profession : Policier
    Localisation Ville : Dijon (21000)
    Département : Côte-d’Or
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    Judith Grosman, la fille de Schmul et Ruda Grosman, était née en1930. La famille Grosman vivait à Dijon dans le département de la Côte d’Or. Judith avait deux soeurs, Léa née en 1926, Ruth née en 1928 et un petit frère, Daniel né en 1938. Schmul était le responsable de la synagogue et c’est pourquoi la famille habitait tout près de celle-ci. Leur voisin était un gendarme nommé Gilbert Pasquier, qui demeurait sur le trottoir d’en face avec sa femme et ses trois enfants. Les deux familles devinrent amies et les enfants jouaient ensemble.

    Début 1942, Schmul Grosman fut averti d’une rafle imminente et que son nom figurait sur la liste. Il s’enfuit immédiatement vers la zone libre et s’installa à Arlanc dans le département du Puy de Dôme où il trouva un travail.

    Ruda, restée seule avec les quatre enfants commença à s’angoisser pour eux et se mit à chercher un moyen de rejoindre son mari. Gilbert Pasquier proposa son aide et les emmena jusquà une gare près de la ligne de démarcation, d’où il pourrait organiser leur passage en toute sécurité.

    En mai 1942, tous prirent le train, Ruda, ses quatre enfants et Gilbert Pasquier, qui portait sa tenue de gendarme. Ils passèrent quelques contrôles d’identité sur leur route. Ruda était tellement anxieuse qu’elle envisagea de retourner à Dijon. Gilbert garda son calme pendant tout le voyage. Un arrêt avant la dernière gare, les Allemands montèrent dans le train et obligèrent tous les passagers à descendre pour un contrôle d’identité. Quand les Allemands s’adressèrent à Gilbert, il se leva, tendit sa carte professionnelle et dit qu’il était avec sa femme et ses enfants. Les Allemands les regardèrent et les laissèrent tranquilles.

    Quand ils arrivèrent à la dernière gare, Gilbert laissa les Grosman dans un café jusqu’à ce qu’il puisse organiser leur passage de la ligne de démarcation. Quelques heures plus tard, Ruda et ses enfants réussirent à franchir la frontière avec l’aide d’un passeur et retrouvèrent Schmul. Gilbert reprit la route pour retourner à Dijon.

    Les Grosman survécurent à la guerre et revinrent s’installer à Dijon après la Libération. Ils restèrent en contact avec Gilbert et sa famille et ils furent reconnaissants pour son geste courageux qui leur avait sauvé la vie en mettant la sienne en péril.

    Le 13 juin 2012, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Gilbert Pasquier.

    Exposition: Désobéir pour sauver