Dossier n°12436 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2012

Paul Berger-Vachon

Année de nomination : 2012
Date de naissance : //
Date de décès : 31/08/1971
Profession : Fermier

Marguerite-Joséphine Berger-Vachon Romand

Année de nomination : 2012
Date de naissance : //
Date de décès : 16/11/1977
Profession : Fermière
    Localisation Ville : Tullins (38210)
    Département : Isère
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Monique Mendel était née en 1935 à Paris où elle vivait avec sa famille. Quand la guerre éclata en 1939, la famille Mendel était en vacances à Châteauneuf, près de Paris. Le père de Monique et son oncle s’engagèrent immédiatement dans l’armée.

    La mère de Monique décida de fuir la capitale pour s’installer dans le sud de la France que les Allemands n’avaient pas encore envahi. La famille Mendel, avec la grand-mère, la tante et des cousins s’installèrent à Nîmes dans le département du Gard, où la mère de Monique loua un petit appartement. La grand-mère de Monique s’installa tout près de chez eux et le père de Monique les rejoignit dès qu’il fut démobilisé. Ils vécurent là tous ensemble jusqu’en novembre 1942, quand le sud de la France fut envahi par les Allemands.

    La situation à Nîmes devint plus difficile et dangereuse. La famille Mendel vivait dans la peur constante et dut se cacher à plusieurs reprises chez des voisins. On envoyait Monique quelquefois dans des familles chrétiennes pour passer la nuit en toute sécurité mais la fillette était très angoissée. C’est pourquoi le père de Monique décida de fuir vers la zone italienne qui semblait être plus sûre. La famille Mendel réussit à gagner le petit village de Tullins dans le département de l’Isère, près de la ville de Grenoble. Malheureusement en septembre 1943, les Allemands envahirent également cette zone. De nouveau la famille Mendel n’était plus en sécurité.

    Madame Mendel connaissait une fermière, Marguerite Berger, qui habitait à trois kilomètres de Tullins, et désespérée lui demanda de l’aide. Elle dit à Marguerite combien elle craignait que sa fille soit arrêtée, que ce serait plus raisonnable d’éloigner Monique et elle lui demanda de trouver une cachette. Marguerite et son mari Paul ne supportaient pas l’idée qu’un enfant soit confronté à la déportation et à la peur. Ils proposèrent immédiatement de prendre Monique dans leur ferme.

    Monique fut chaleureusement accueillie. Elle resta chez la famille Berger jusqu’à la Libération. Marguerite l’entourait d’affection comme si elle était sa propre fille. Monique n’allait pas à l’école par crainte de dénonciation, mais aidait aux tâches quotidiennes. Elle se sentait faire partie de la famille, aimée et choyée.

    Paul et Marguerite Berger prenaient un grand risque en cachant la fillette, car tout le village était au courant de sa présence, sans connaître la véritable raison.

    Une nuit, probablement suite à une dénonciation, les gendarmes firent une descente à la ferme des Berger et demandèrent s’il y avait des enfants juifs. Marguerite resta calme et répondit qu’elle n’avait aucun enfant juif chez elle, qu’une telle accusation était fausse et que ce n’était que des ragots. Juste avant, elle avait caché Monique dans la buanderie sous un grand lavabo. Les Allemands repartirent sans rien trouver. Monique parla plus tard d’un vrai miracle.

    Quand la guerre prit fin, Monique retrouva sa famille qui avait réussi à se cacher dans divers endroits à Tullins et à survivre. La famille Mendel retourna vivre à Nîmes. Monique garda un contact étroit pendant de nombreuses années avec la famille qui lui avait sauvé la vie. Elle lui rendait visite régulièrement pendant les vacances et la considérait comme sa deuxième famille.

    Le 11 septembre 2012, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Paul Berger et à son épouse Madame Marguerite Berger.

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