Dossier n°12507a - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2012

Paulette Renault

Année de nomination : 2012
Date de naissance : 13/05/1908
Date de décès : 05/07/1999
Profession : Garde Malade
    Localisation Ville : Cormery (37320)
    Département : Indre-et-Loire
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Joseph Danon est né en 1902 à Constantinople. Il a 4 ans lorsque qu’il perd son père. Sa mère et lui partent en France. Madame Danon y a deux sœurs. Joseph grandit dans un internat de Romainville. Les circonstances font que, très jeune, il entre dans le monde du travail. Comme son père, il travaille dans la joaillerie. Joseph a 20 ans quand il perd sa mère. Il épouse en 1932 Arlette Rigaud. De cette union naissent deux enfants, Gérard en 1933 et Josette Esther en 1936.

    Il est handicapé par une paralysie et doit changer d’activité. Après avoir été représentant de commerce, il ouvre deux magasins d’appareillage électrique. Son bureau est à la même adresse que son logement, avenue Daumesnil à Paris dans le 12ème arrondissement. A cette période de prospérité succède l’arrivée de la guerre, la faim, le froid, l’inquiétude. Les magasins sont aryanisés. Une lettre, datée du 4 janvier 1943, émanant du directeur général de l’Aryanisation économique dénonce Madame Danon qui continue à habiter avec le Juif Danon. Elle est donc sous influence juive. Les enfants portent l’étoile jaune.

    Des voisins de l’immeuble, Marie et René Goussé ont quitté leur appartement. Après la rafle du « Vél d’Hiv » les 16 et 17 juillet 1942, Arlette Danon s’enquiert auprès de la concierge de l’adresse de la famille Goussé. Ils vivent à Cormery en Indre et Loire, avec leur nièce Paulette Renault qui prend soin de Madame Goussé, personne handicapée. Madame Danon leur demande l’autorisation de prendre les clefs chez la concierge, ce qui est accordé. Pourtant Madame Danon connaît à peine cette famille.

    Par précaution, Joseph Danon passe désormais ses nuits dans l’appartement des Goussé. Début 1944, des inspecteurs français viennent l’arrêter. Les enfants sont en classe. Raphaël Barouh, un cousin, se présente à l’appartement. Discrètement, Arlette Danon prononce ces simples mots « les enfants ». Sans perdre de temps, ce cousin retire Gérard et Josette de l’école et les emmène chez lui. Par bonheur, les enfants échappent ainsi à l’arrestation.

    Inquiète, Arlette Danon écrit à Cormery. Par retour de courrier, Marie et René Goussé acceptent de prendre les enfants. Madame Danon conduit ses petits de 8 et 11 ans en Touraine et prononce ces paroles « Vous allez rester ici et être très sages, je reviendrai vous chercher plus tard ».

    Avec l’accord de leur mère et la complicité du curé, les enfants sont baptisés afin de les protéger du voisinage. Josette et Gérard deviennent les enfants que les Goussé n’ont pas. Paulette Renault est leur marraine de baptême, elle veille sur leur éducation. René Goussé écrit à Joseph Danon le 1er octobre 1944, il lui dit qu’il est heureux de lui rendre ses enfants en bonne santé. Arlette Danon est restée dans son appartement vidé de ses biens.

    Infirme, Joseph Danon a été placé à l’hôpital Rothschild d’où il aurait dû être déporté. Grâce à l’amitié d’un jeune interne, le Docteur Weissman, il échappe aux convois de déportation. Sa marraine et son parrain, comme les appelait Josette, et Paulette Renault ont, après la guerre, été invités à toutes les fêtes de la famille Danon. Voisins, mais les connaissant assez peu, René et Marie Goussé et leur nièce Paulette Renault n’ont pas hésité à tendre la main à la famille Danon victime de la barbarie nazie, accueillant leurs enfants avec amour.

    Le 19 décembre 2012, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur René Goussé, à son épouse Madame Marie Goussé et à leur nièce Paulette Renault (épouse Hertz).

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