Dossier n°12535A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2013

Juliette Jacquemard Petit

Année de nomination : 2013
Date de naissance : 26/07/1878
Date de décès : 09/03/1958
Profession : Chef de gare
    Localisation Ville : Etampes (91150)
    Département : Essonne
    Région : Île-de-France

    L'histoire

    Sora et Moïse Lajzerowicz, originaires tous les deux de Pologne se sont mariés à Paris en 1933. Ils habitaient  dans le 20ème arrondissement de Paris. Le père était tricoteur à domicile. Ils ont une fille prénommée Micheline.

    Pendant les années d’occupation 1940-1941, Sora Lajzerowicz allait à la campagne pour se procurer de la nourriture. Elle descendait à la gare d’Audeville dans le Loiret et c’est là qu’elle sympathise avec le chef de gare, Madame Ménigault. Monsieur Ménigault était également cheminot. Le couple avait trois enfants : Jeanine 16 ans, Bernard 12 ans et Rémy 5 ans.

    Moïse Lajzerowicz s’inquiète de l’aggravation de la situation des Juifs. En mai 1941, c’est la rafle des Juifs étrangers. Il décide donc de fuir en zone libre. Madame Ménigault accepte de prendre Micheline en pension pendant un mois pendant l’été 1941 et Micheline retourne à Audeville en juillet 1942. Sora Lajzerowicz échappe à la rafle du « Vél d’Hiv » en juillet 1942 et elle rejoint sa fille à Audeville. Madame et Monsieur Ménigault vont présenter les fugitifs comme leur belle-sœur et nièce. Micheline va à l’école avec Rémy pendant l’année scolaire 1942-1943 sous le nom de Martin. Madame Ménigault veille à ce que la mère de Micheline ne se montre pas quand un train arrive et elle ramasse les lettres que les gens lancent des trains à bestiaux. Son mari qui passe souvent en zone libre pour son travail transporte des messages dans sa pompe à vélo.

    En septembre 1943, le maire du village indique à la famille Ménigault que des bruits circulent sur le fait qu’elle garde des juifs, le bourg compte 90 habitants. En effet, malgré l’insistance du curé, Micheline n’a pas fréquenté le catéchisme, sa mère s’y étant fortement opposée. Pour tromper la vigilance des Allemands, les deux réfugiées sont confiées à Juliette Jacquemard à Etampes. Elle est la grand-mère de l’employé qui remplace Marie-Madeleine Ménigault durant ses jours de congés. Sora trouve un logement. Moïse Lajzerowicz les rejoint. Micheline va à l’école pendant l’année scolaire 1943-1944 à Etampes sous le nom de Lasserovic. Les Lajzerowicz ne sont dès lors plus ennuyés jusqu’à la Libération.

    Le 5 février 2013, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Juliette Jacquemard.

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