Dossier n°12979 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Emilienne Masson Gaudichot

Année de nomination : 2015
Date de naissance : 12/01/1899
Date de décès : 08/07/1995
Profession : Secrétaire de Direction
    Localisation Ville : Paris (75017)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Israël Kryger est né en 1905 à Sulejow en Pologne. Broucha, née en 1910, vient également de Pologne. Ils se marient à Paris fin 1931. Leur fils unique Serge naît l’année suivante. Israël est tailleur, Broucha sténodactylo. La famille occupe un appartement au 2ème étage d’un immeuble situé rue Legendre, à Paris dans le 17ème arrondissement.

    Comme de nombreux autres Juifs étrangers, Israël reçoit la convocation dite du « billet vert » lui demandant de se présenter le 14 mai 1941 au commissariat de police pour vérification d’identité. Il n’est pas relâché et est envoyé le jour même au camp de Beaune-la-Rolande dans le Loiret. Il sera déporté le 28 juin 1942 par le convoi N° 5 à Auschwitz et reviendra à Paris en 1945.

    Broucha, quant à elle, peut poursuivre son travail de secrétaire auprès d’un avocat au Tribunal de Commerce de Paris.

    Le jeune Serge est devenu ami avec l’un de ses camarades de classe, Claude-Michel Masson, dont la mère, Emilienne Masson, veuve, habite au 5ème étage dans le même immeuble de la rue Legendre. Pour des raisons évidentes de sécurité, Emilienne Masson propose à Serge de monter dormir chez elle à partir du début 1942. Après une interruption de quelques mois lorsque Serge va séjourner dans le Limousin, il sera accueilli avec sa mère au 5ème étage et cet arrangement va perdurer jusqu’à la Libération de Paris en août 1944.

    Les risques encourus étaient très importants. Des voisins de palier au 2ème étage ont déclaré que des inspecteurs de police étaient venus trois fois de suite pour arrêter Broucha et son fils Serge au 2ème étage. Des liens très forts d’amitié ont toujours été conservés entre Serge Kryger et Claude-Michel Masson après la guerre.

    Le 14 avril 2015, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah,  a décerné, à Madame Emilienne Masson, le titre de Juste parmi les Nations.

    Article de presse - Le républicain du 12/07/1984Article de presse – Le républicain du 12/07/1984
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie

     




    Mis à jour il y a 11 mois.