Dossier n°13102 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Emile Charpentier

Année de nomination : 2015
Date de naissance : 21/08/1898
Date de décès : 21/05/1981
Profession : Plombier

Germaine Charpentier Fouque

Année de nomination : 2015
Date de naissance : 11/03/1899
Date de décès : 02/07/1976
Profession : Cultivatrice
    Localisation Ville : Gargenville (78440)
    Département : Yvelines
    Région : Ile-de-France

    L'histoire


    La famille Konsens est originaire de Lodz en Pologne. Elle émigre à Paris en 1926 pour échapper à l’antisémitisme et aux difficultés économiques. Le grand-père Henri et sa femme Fajga, leurs enfants Schmulek (dit Sam), Szaja (dit Charles) et ses trois petits-enfants, Henri né en 1902, Abraham (dit Albert) né en 1905 et Rachel (dite Rose). La famille s’installe rue Vieille du Temple, à Paris dans le 4ème arrondissement. Charles est mécanicien en chapellerie. Les deux frères apprennent le métier de casquettier puis se lancent dans la confection de robes et ouvrent un atelier rue Saint-Denis. En 1933, Charles épouse Dwojra Pantofel. Ils s’installent à proximité de l’atelier, rue Saint-Denis. Henri naît en 1937.
    A la déclaration de guerre, Charles tente de s’engager dans la Légion Etrangère sans succès car il est jugé inapte en raison de sa petite taille. Il reçoit la convocation dite du « billet vert », se rend au commissariat du 1er arrondissement, est arrêté le jour même et envoyé dans le Loiret dans le camp d’internement de Beaune la Rolande. Il y restera jusqu’au 28 juin 1942, date à laquelle il sera déporté par le convoi N° 5 à Auschwitz où il sera assassiné.
    A Paris, les rafles se multiplient. Par l’intermédiaire de son oncle Maurice Abramovitch qui militait dans le mouvement « Solidarité des juifs communistes », Dwojra Konsens va confier son fils, pour le protéger, à Emile et Germaine Charpentier qui habitent Gargenville en banlieue parisienne.
    Au printemps 1942, Henri a alors 5 ans. Dès son arrivée, le couple l’emmène chez le curé afin qu’il lui apprenne les prières catholiques et qu’ainsi on ne le distingue pas des autres enfants. Henri ne sait pas s’il a eu un faux certificat de baptême. Sa cousine Madeleine Abramovitch qui a trois ans, le rejoint peu après. Ils vont vivre chez les Charpentier  comme des enfants de la famille, allant à l’école et participant à la vie du village. Les enfants les appelaient Papa Emile et Maman Germaine.
    Dwojra Konsens, quant à elle, est arrêtée lors de la rafle dite du « Vel d’Hiv » le 16 juillet 1942. Internée à Drancy, elle est néanmoins libérée. Vraisemblablement début 1944, Maurice Abramovitch vient chercher les enfants à Gargenville. La famille se regroupe après la libération de Dwojra et part d’abord à Grenoble. Craignant une arrestation, ils y restent peu de temps. Maurice et sa famille partent à Toulouse rejoindre un grand-père. Maurice y sera arrêté en mars 1944 et déporté à Auschwitz où il sera assassiné.
    Dworja Konsens et son fils Henri, sa belle sœur Rachel Konsens et son fils, avertis par un policier d’un risque d’arrestation  s’enfuient à Saint-Etienne, puis à la Pénide, petit village de Haute-Loire où ils vont pouvoir rester jusqu’à la Libération. Après la guerre, ils rentrent à Paris et retrouvent leur appartement rue Saint-Denis. Ils vont attendre en vain le père jusqu’à confirmation de son décès. Henri va être mis en pension jusqu’en 1948.
    En 1949 ou 1950, Henri a passé ses vacances chez les Charpentier. Puis les contacts se sont déliés. Dworja Konsens a refait sa vie. C’est la grand-mère paternelle qui a perpétué le souvenir de ses deux fils Sam et Charles morts à Auschwitz.

    Le 18 août 2015, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Émile Charpentier et à son épouse Madame Germaine Charpentier.

    Germaine Charpentier avec les deux enfants sauvés en 1942

    Médaille des Justes Germaine et Emile Charpentier

    Nicolas Renaud, Henri Konsens, Didier Charpentier, le 19 juin 2016

    Victor Emile Charpentier

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie

    Articles annexes




    Mis à jour il y a 12 mois.