Dossier n°13246 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2016

Alexandre Simiot

Année de nomination : 2016
Date de naissance : 07/01/1899
Date de décès : //
Profession : Commerçant

Suzanne Simiot Rohmer

Année de nomination : 2016
Date de naissance : 07/01/1897
Date de décès : 19/08/1985
Profession : Commerçante
    Localisation Ville : Paris (75002)
    Département : Paris
    Région : Île-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Couple Simiot
    Meyer et Chaja Frydman sont originaires de Pologne. Ils habitent Boulevard Excelmans à Paris. Meyer est tailleur. Le couple a une fille Madeleine. L’enfance gâtée et sans soucis de Madeleine change abruptement le 16 juillet 1942, jour de la rafle du « Vel d’Hiv ». La police française, sur ordre des nazis, arrête des familles juives à Paris qui sont envoyées au Vélodrome d’Hiver. Après quelques jours de confusion totale, les familles avec enfants sont de nouveau transportées au camp d’internement de Beaune-la-Rolande dans le Loiret. C’est là que Madeleine voit sa Maman pour la dernière fois. Chaya Frydman sera déportée par le convoi N° 15 le 5 août 1942.

    En raison d’une épidémie de diphtérie, plusieurs enfants dont Madeleine sont transportés à l’hôpital local où les bonnes soeurs font tout leur possible pour les garder aussi longtemps que possible. A ce moment les enfants ne savent pas que tous les internés ont été transférés à Drancy et déportés à Auschwitz. Là encore une fois, Madeleine est épargnée. Elle est envoyée dans un centre d’enfants où Alex et Suzanne Simiot viennent la chercher. Elle a toujours ignoré comment ils ont appris où elle se trouvait.

    Alexandre Simiot fut blessé pendant la Première guerre mondiale, et lui et Suzanne gagnaient leur vie en vendant des tissus au marché de l’avenue de Versailles à Paris. Alexandre poussait la charrette et installait les tables, tandis que Suzanne s’occupait du commerce. Leur foyer consistait de deux petits appartements, l’un avec une salle de séjour, l’autre avec deux chambres à coucher.

    Alex Simiot, le fils aîné passa toutes les années de guerre prisonnier en Allemagne. Avant la guerre, son frère Pierre était entré en apprentissage comme tailleur dans l’atelier de Meyer Frydman. Au cours des années, ils n’étaient plus seulement patron et employé mais ils étaient devenus de très bons amis. Pour Madeleine, Pierre était le grand frère qu’elle aurait toujours voulu avoir.

    Et en dépit d’un revenu très modeste, les Simiot ont aussi élevé leur nièce Paulette, qui protégeait et surveillait Madeleine comme une grande soeur. Les Simiot ont non seulement ouvert leur foyer mais aussi leur coeur.

    Présentée à la Directrice de l’école du Parc des Princes comme une petite cousine d’Alsace, Madeleine a pu continuer ses études. Pendant les vacances, elle passait l’été chez des cousins landais.

    A la fin de la guerre, quand il fut évident que les parents de Madeleine n’avaient pas survécu, les Simiot furent nommés tuteurs, honorant ainsi une promesse faite à Meyer Frydman qui, avant sa déportation, avait pu être informé que sa fille avait été sauvée.

    Madeleine est demeurée chez les Simiot jusqu’en 1949. Elle est alors partie en Angleterre comme fille au pair. Ensuite, elle a travaillé au bureau du Conseiller Commercial à Londres. C’est là qu’elle a rencontré son mari, Gregory. Ils se sont mariés à Paris, entourés de toute la famille Simiot. En 1958, le couple est parti s’installer aux Etats-Unis, mais n’a pas cessé d’être en rapport avec les Simiot et leurs descendants.

    Madeleine a seulement regretté d’avoir attendu si longtemps pour honorer les Simiot et voir leurs noms inscrits parmi les Justes à Yad Vashem. Elle leur doit non seulement la vie, mais les heureuses années qu’elle a vécues comme épouse, mère et grand-mère.

    Le 5 avril 2016, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Alexandre Simiot et à son épouse Madame Suzanne Simiot.

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    24 janvier 2018 09:52:50

    Articles annexes

    Aucun autre article