Dossier n°13404 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

André Labatut

Année de nomination : 2017
Date de naissance : 14/05/1901
Date de décès : 02/02/1979
Profession : Horloger-Bijoutier

Marie-Louise Fonvieille Carrere

Année de nomination : 2017
Date de naissance : 04/02/1891
Date de décès : 08/10/1986
Profession : Employée des Postes
    Localisation Ville : Paris (75020)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Robert Mazuras est arrivé en France 1928. Il épouse Paulette en 1934. Le couple est domicilié rue des Francs Bourgeois à Paris 4ème. Robert Mazuras et son épouse ont deux enfants, Yvette et Jean. Robert est artisan bijoutier. Au début de la guerre, il s’engage dans un régiment de combattants volontaires étrangers, le 22ème RMVE. Il est fait prisonnier dans la somme, à la bataille de Misery le 6 juin 1940 et interné dans un stalag en Autriche.

    Enceinte et sans nouvelles de son mari, Paulette Mazuras part en exode avec ses deux enfants âgés Yvette âgée de 2ans et Jean âgé de 5 ans pour Port Sainte Marie dans le Lot et Garonne. Liliane naît en juillet 1940. Fin août, la famille revient à Paris.

    En juillet 1942, lors de la rafle du Vel d’Hiv, le frère aîné de Paulette est arrêté avec sa femme et son jeune fils Daniel âgé de six ans. Voyant que l’on arrête les enfants, Paulette décide de cacher ses enfants et conseille à toute la famille de faire de même.

    Lors de vacances accordées à des épouses de prisonniers et leurs enfants en 1941, elle a fait la connaissance d’autres femmes de prisonniers et s’est liée d’amitié avec deux d’entre elles, Madame Breton et Madame Galligazon. Madame Breton propose de garder Liliane en cas de besoin. Les trois femmes gardent le contact après leur rencontre.

    Paulette Mazuras décide alors de faire baptiser ses enfants. Aidée par Monsieur André Labatut, une connaissance professionnelle de Robert Mazuras et sa compagne Madame Marie-Louise Fonvieille, on trouve des parrains et des marraines. Le parrain de Jean est Monsieur Marcel Pigeon, un voisin et ami. Le parrain d’Yvette est Monsieur Henri Labatut, le frère d’André Labatut. La marraine est Madame Jeanne Pierre, la femme de ménage des Mazuras. Le parrain de Liliane est Monsieur André Labatut, sa marraine Madame Fonvieille. Le baptême se déroule en octobre 1942 à la paroisse Notre Dame des Blancs Manteaux.

    En novembre 1942, Robert Mazuras est libéré car père de famille nombreuse. Monsieur André Labatut vient le chercher pour l’emmener chez lui pour que le concierge ne le voie pas. Il lui procure une chambre rue Darcy à Paris 20ème.

    Paulette Mazuras a trouvé une femme de prisonnier, Madame Lumineau qui a besoin d’argent et accepte de garder des enfants moyennant finances. Paulette Mazuras prend le livret de famille de Madame Galligazon puisqu’elle n’a pas le droit de voyager. C’est André Labatut qui prend en charge et accompagne les Mazuras en train jusqu’à la Roche sur Yon, puis en autocar jusqu’à Saint Martin des Noyers et de là à La Blaire à pied à presque trois kilomètres. Après avoir parlé avec le curé du village, André Labatut et Paulette Mazuras décident de ne pas dire qu’ils sont juifs, mais qu’ils viennent car le ravitaillement et la vie pour des enfants sont difficiles à Paris. Ils vont à la Préfecture à La Roche sur Yon pour faire changer les cartes d’alimentation, car le mot juif est écrit dessus. Monsieur Labatut les a maculées de cirage, demandant à ce qu’elles soient changées parce qu’elles sont sales. Paulette Mazuras doit se séparer de ses enfants Yvette et Jean. Elle retourne à Paris. La séparation est difficile.

    Yvette et Jean restent pendant deux ans à La Blaire chez Madame Lumineau. Les enfants vont à l’école de Saint Martin des Noyers avec les enfants des alentours. Yvette est chez les religieuses. Jean devient enfant de chœur. Il a la responsabilité de sa jeune sœur. Madame Lumineau est une femme sévère, sans affection et qui punit souvent Jean.

    Madame Mazuras revient chercher ses enfants à l’automne 1944 et la famille Mazuras se retrouve dans un nouveau logement à Paris. Monsieur Labatut et Madame Fonvieille sont restés les amis des Mazuras jusqu’à leur décès.

    Le 13 février 2017, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Monsieur André Labatut et à Madame Marie-Louise Fonvieille, le titre de Juste parmi les Nations.

    Exposition Les Justes de Paris

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie

     




    Mis à jour il y a 8 mois.