Dossier n°13438 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2017

Alice Joubert Pigeron

Année de nomination : 2017
Date de naissance : 01/06/1884
Date de décès : 27/03/1961
Profession : Sans profession

Robert Joubert

Année de nomination : 2017
Date de naissance : 02/11/1886
Date de décès : 20/05/1958
Profession : Vernisseur en ébénisterie
    Localisation Ville : Villeparisis (77270)
    Département : Seine-et-Marne
    Région : Île-de-France

    L'histoire

    Robert et Georgette Joubert
    Leo Fliegler est né en 1906 à Czernovitz en Roumanie, son épouse Zelda en 1907 à Balzi en Roumanie. Le couple émigre en France en 1927. Les Fliegler ont quatre enfants : Erna née en 1931, Maurice en 1933, Henri en 1937 et Gisèle en 1941. Leo Flieger est tailleur. Dès l’occupation allemande, la situation s’aggrave pour les Juifs. Afin de protéger son mari, Zelda envoie Leo se cacher. Il est interné d’octobre 1942 à novembre 1943 au camp du Vernet dans l’Ariège en zone libre.

    En 1941, Zelda comprend le danger pour ses enfants. En 1942, elle décide de mettre à l’abri Maurice et Henri. Les Fliegler connaissaient un chauffeur de taxi qui livrait leurs commandes. Il leur donne l’adresse d’un autre chauffeur de taxi à Villeparisis dont la femme gardait des enfants. C’est ainsi que Maurice et Henri Fliegler arrivent chez Robert et Georgette Joubert début mai 1942. Peu après, Zelda se résout à confier sa petite Gisèle âgée alors de dix-huit mois.

    Zelda Fliegler rend visite à ses enfants. Puis elle retourne à Paris. Elle est arrêtée à son appartement par la police française le 24 septembre 1942, internée à Drancy et déportée par le convoi N° 38 le 28 septembre pour Auschwitz Birkenau d’où elle ne reviendra pas. Sa fille Erna qui n’était pas dans l’appartement n’a pas été arrêtée et se retrouve toute seule. Elle écrit à son père interné au camp du Vernet. Erna vient se réfugier chez les Joubert, puis repart.

    Pour les Joubert, l’éducation était très importante. Maurice Friegler a été scolarisé dès octobre 1942, Henri, l’année suivante. Il est fort possible que les Joubert ont fait passer les enfants pour des réfugiés alsaciens en raison de la consonance de leur patronyme. Les voisins connaissaient leur véritable origine et ne les ont jamais dénoncés.

    Les enfants aidaient les Joubert dans leurs travaux au potager, allaient chercher le lait et le beurre dans les fermes et coupaient l’herbe pour les lapins. Ils allaient glaner après le passage des moissonneuses. Ils allaient avec Monsieur Joubert en forêt ramasser du bois. Quand les enfants étaient malades, le médecin de famille, le Dr Thoras qui connaissait leur situation venait donner des consultations gratuites. Il était également le Maire de Villeparisis. Chez les Joubert, la propreté, la politesse et le savoir ont été le fondement de l’éducation des enfants Flieger.

    Pendant toute la période de la guerre, le taxi de Monsieur Joubert est resté dans leur garage car il refusait de travailler pour « l’occupant ». Il travaillait alors comme vernisseur dans une ébénisterie. Monsieur Joubert avait des talents artistiques en dessin, en peinture et enseignait son art aux enfants.

    Après la guerre, Monsieur Joubert a repris son activité de taxi. Il allait souvent à la gare de l’Est à Paris afin d’accueillir les prisonniers de guerre et les déportés, espérant avoir des nouvelles de Zelda Fliegler. Un jour, Leo Pfliegler est venu chez les Joubert, mais il n’a pas repris tout de suite les enfants. Seule, Erna était auprès de lui. Maurice, Henri et Gisèle sont resté chez les Joubert où leur père venait les voir.

    Fin 1945, les deux garçons sont placés à Cailly-sur-Eure, dans un orphelinat de 80 garçons juifs. Maurice et Henri y restent pendant dix-huit mois. L’orphelinat ferme en 1947. Maurice part à Paris chez son père, Henri retourne à Villeparisis chez les Joubert. Il continue sa scolarité jusqu’à ses 14 ans, en 1951. Ensuite son père est revenu le chercher. Gisèle est restée chez Madame Georgette Joubert jusqu’à son mariage en 1961. Robert Joubert est décédé en 1958.

    Le 21 mars 2017, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Robert Joubert et à son épouse Madame Alice Joubert.

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