Dossier n°13583 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Ernest Sirvain

Année de nomination : 2018
Date de naissance : 28/04/1890
Date de décès : 15/11/1948
Profession : Directeur d’école, secrétaire de mairie

Jeanne Sirvain Lissorgues

Année de nomination : 2018
Date de naissance : 12/10/1895
Date de décès : 17/05/1989
Profession : Secrétaire de mairie
    Localisation Ville : Montézic (12460)
    Département : Aveyron
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Ernest Sirvain

    Ernest Sirvain

    Jeanne Sirvain

    Jeanne Sirvain

    Isaac Antcher, né en Bessarabie en 1899 émigre en France en 1920 avec un passeport roumain. Après un séjour de trois ans en Palestine où il étudie l’art, il revient en France en 1924 et étudie à l’Académie de la Grande Chaumière. Il travaille aux usines Renault pour subsister.

    Isaac Antcher épouse fajga née en 1903 à Varsovie en Pologne. Elle est venue en France avec sa famille en 1924 et fréquente les Artistes peintres de Montparnasse. Elle gagne sa vie comme couturière. Le couple Antcher habite Chatenay-Malabry en région parisienne. Leur fille Jeanine naît en 1930. En mai 1940, Isaac Antcher s’engage dans la Légion Etrangère comme volontaire pour la durée de la guerre. Henri Rouquette qui habite à Montézic dans le département de l’Aveyron est un de ses camarades de chambrée. Isaac Antcher est démobilisé à Montpellier en novembre 1940. Il fait venir sa famille. Anne naît en 1942.

    En novembre 1942, la zone libre est envahie par les Allemands. La famille Antcher se rend en bus à Rodez rejoindre Madame Warchawsky, la sœur de Fajga Antcher. Leur famille n’est pas autorisée à rester à Rodez. Isaac Antcher part à la recherche d’Henri Rouquette. Il ne le trouve pas. Isaac Antcher s’adresse au maire de Saint-Amans-des-Cots qui lui alloue un logement non meublé, insalubre à Montézic dans le département de l’Aveyron.

    Jeanne Sirvain, la secrétaire de la mairie de Montézic rend visite à cette famille pour lui procurer des cartes de ravitaillement. Son époux, Ernest Sirvain, a pris sa retraite de directeur de l’école publique en 1941. Depuis 1925, il est secrétaire de la mairie de Montézic. Gravement malade, son épouse le seconde à la mairie. Les Sirvain ont un fils André né en 1920 qui suit des études de médecine à Toulouse. Sur le conseil d’Ernest Sirvain, Isaac Antcher demande à la Préfecture un logement libre de la mairie de Montézic, affecté à des réfugiés. Les Sirvain fournissent des faux papiers aux Antcher sous le nom de « Benoiton ».

    En 1943, devant les menaces d’arrestation, les Sirvain proposent à Isaac Antcher de le cacher dans leur grange, située en face de l’école. En cas d’alerte, il peut s’enfuir par la cour et les jardins. Le danger augmente. Sur proposition d’Ernest Sirvain, Bernard Tarral, épicier du village conduit la famille Antcher à Rodez. Isaac Antcher est caché sous une bâche. Leur fuite les mène à Nice, puis à Megève, puis de nouveau à Nice. Jeanine Antcher est retournée en mars 1943 au lycée à Montpellier, prise en charge par la directrice Mademoiselle Goupil. Elle rejoint ses parents en juin 1943. L’OSE (Œuvre de Secours aux Enfants) fait passer Jeanine Antcher en Suisse. Traqué, le couple Antcher s’adresse à Jeanne Sirvain afin de lui confier sa fille Anne âgée d’un an et demi. C’est André Sirvain qui vient chercher la petite Anne en train. Quelques jours plus tard, un membre de la Résistance part la récupérer et la conduit à Grenoble.

    La famille Antcher ayant un enfant très jeune est autorisée à entrer en Suisse. Elle y est internée dans différents camps et revient en France en mai 1945 et se réinstalle à Malakoff. En 1948, la famille Antcher est naturalisée française.

    Après la guerre, les familles Sirvain et Antcher ont passé quelques été ensemble en Aveyron.

    Le 16 janvier 2018, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah à Monsieur Ernest Sirvain et à son épouse Madame Jeanne Sirvain, a décerné le titre de Juste parmi les Nations.

    Famille Antcher en Suisse

    Famille Antcher en Suisse

    Fela & Anne Antcher en Suisse en 1943

    Fela et Anne Antcher en Suisse en 1943

     

    Articles annexes




    Mis à jour il y a 8 mois.