Dossier n°197 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jules-Géraud Saliège

Année de nomination : 1969
Date de naissance : 24/02/1870
Date de décès : 05/11/1956
Profession : Archevêque de Toulouse
    Localisation Ville : Toulouse (31000)
    Département : Haute-Garonne
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Monseigneur Saliège

    Monseigneur Saliège, archevêque de Toulouse (Haute-Garonne), fut le premier prélat de haut rang à s’élever publiquement contre la façon inhumaine dont les autorités de Vichy traitaient les Juifs. Il avait envoyé une lettre de protestation à ce sujet, dès le 23 novembre 1941, alors que toute la hiérarchie catholique se taisait. A la nouvelle du transfert des Juifs des camps du sud de la France, en août 1942, vers le camp de Drancy d’où partaient les convois de déportation, il rédigea une lettre pastorale qui fut lue en chaire dans toutes les églises du diocèse le dimanche 23 août 1942. « Que des enfants, des femmes, des hommes, des pères et mères soient traités comme un vil troupeau, que les membres d’une même famille soient séparés les uns des autres et embarqués pour une destination inconnue, il était réservé à notre temps de voir ce triste spectacle. Pourquoi le droit d’asile dans nos églises n’existe-t-il plus? Pourquoi sommes nous des vaincus?… Les juifs sont des hommes, les juives sont des femmes. Tout n’est pas permis contre eux… Ils font partie du genre humain; ils sont nos frères comme tant d’autres. » Du jour au lendemain, cette lettre devint un véritable manifeste, polycopiée, reproduite à de centaines de milliers d’exemplaires et diffusée par les résistants dans toute la France. De l’avis des historiens, ce fut là un tournant dans le soutien que l’opinion publique avait jusqu’alors accordé au régime de Vichy. Désormais davantage de Français se montreront prêts à s’opposer aux actions anti-juives des gendarmes de Vichy et des autorités d’occupation. L’archevêque donna également instruction aux religieux et religieuses de son diocèse de cacher des Juifs et surtout des enfants. Il désigna son adjoint, l’évêque de Courrèges (q.v.) pour coordonner les efforts de sauvetage du clergé. Le préfet de Toulouse, agissant sur ordre du ministère de l’Intérieur, tenta d’empêcher les prêtres de lire la lettre pastorale dans les églises, exerçant sur eux de fortes pressions accompagnées de menaces. L’archevêque résista courageusement à toutes les pressions, y compris une campagne de presse déchainée contre sa personne. Toutefois les autorités n’osèrent pas prendre des sanctions contre le prélat, qui continua à se battre malgré son grand âge et sa santé chancelante.

    Le 8 juillet 1969, Yad Vashem – Institut International pour la mémoire de la Shoah,  a décerné à Monseigneur Jules Géraud Saliège le titre de Juste parmi les Nations.

    Plaque devant l’arbre à Yad Vashem

    Arbre de Monseigneur Saliège à Yad Vashem Jérusalem

    Documents annexes

    LettreLettre
    LE CARDINAL SALIEGE SE DRESSE CONTRE LES NAZISLE CARDINAL SALIEGE SE DRESSE CONTRE LES NAZIS
    Article de presse - La dépêche du midi du 13/09/2012Article de presse – La dépêche du midi du 13/09/2012



    Mis à jour il y a 12 mois.