Dossier n°2339 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1982

Yvonne Mignot Roux

Année de nomination : 1982
Date de naissance : 24/02/1925
Date de décès : 14/05/2005
Profession : Employée de Mairie

Joseph Roux

Année de nomination : 1982
Date de naissance : 18/07/1895
Date de décès : 30/12/1979
Profession : Maire
    Localisation Ville : Clermont-d’Excideuil (24160)
    Département : Dordogne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    Lorsque la guerre éclata en 1939, la famille Weill, des Juifs français vivant en Alsace, fut évacuée avec l’ensemble de la population de cette région. Pendant de longs mois les Weill parcoururent la France à la recherche d’un refuge. C’est dans ces circonstances difficiles que Mme Weill mit au monde une petite fille qui faillit périr aussitôt. En 1943, la famille, épuisée et sans ressources, arriva à Clermont d’Excideuil (Dordogne) et s’adressa au maire, Joseph Roux, qui avait la réputation de se montrer hospitalier envers les Juifs. De fait, le maire les porta sur le registre de la municipalité sans ajouter la mention « Juif » comme l’aurait exigé la loi. Avec l’aide de sa fille Yvonne, qui, en sa qualité d’employée de mairie pouvait se procurer formulaires et papiers en blanc, Joseph Roux établit pour les Weill des cartes d’identité au nom de Veill, ainsi que des cartes d’alimentation. Partant du principe que ce n’était pas là qu’on irait chercher des Juifs, il les logea au presbytère, qui était inhabité. Il y apporta des meubles et divers ustensiles et prépara le terrain entourant la maison pour qu’on puisse y cultiver des légumes. Les Weill et leur petite Arlette ne furent pas la seule famille assistée par le maire et sa fille Yvonne. Joseph Roux enregistra de la même manière plusieurs autres familles juives et leur délivra des pièces officielles exempte de la mention « Juif ». Il mit en lieu sûr des bijoux et des objets précieux appartenant à des Juifs et les leur restitua scrupuleusement à la Libération. Les Weill vécurent au presbytère jusqu’à la fin de l’Occupation. En 1944, le maire avait conduit lui-même Mme Weill, à bord de sa carriole, à la maternité où naquit Violette, la deuxième fille des réfugiés. En route, il dut franchir trois postes de contrôle allemands, expliquant à chaque fois qu’il conduisait sa fille à l’hôpital. Joseph Roux était parfaitement conscient du risque considérable qu’il prenait en secourant des Juifs dans un petit village où tout le monde se connaissait. La situation était devenue encore plus dangereuse à la fin de l’année 1942, car des troupes allemandes étaient stationnées à proximité de Clermont d’Excideuil. Après la Libération, les Weill retournèrent vivre en Alsace avec leurs deux filles mais restèrent en relations avec leurs sauveteurs.

    Le 26 juillet 1982, Yad Vashem a décerné à Joseph Roux et à sa fille Yvonne Mignot née Roux, le titre de Juste parmi les Nations.

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