Dossier n°3185 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1985

Marie-Elvire Flament Goutenègre

Année de nomination : 1985
Date de naissance : 06/03/1881
Date de décès : //
Profession : Assistante sociale
    Localisation Ville : Paris (75004)
    Département : Paris
    Région : Île-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    FLAMENT Marie Elvire
    Marie-Elvire Flament était assistante sociale à Paris. Pendant l’Occupation elle était responsable d’enfants dont les parents ne pouvaient pas s’occuper et était chargée de leur trouver des foyers d’accueil, ce qui lui valut d’être en contact avec des familles de la Nièvre. Lorsque commença l’opération des mesures anti-juives à Paris, beaucoup de parents juifs vinrent lui demander d’envoyer leurs enfants à la campagne. Certains de ces parents furent arrêtés et déportés. L’assistante sociale, alors âgée d’une soixantaine d’années, se consacra tout entière à ces enfants. Elle leur trouva à la campagne des familles prêtes à s’en occuper moyennant finances, et s’efforça de placer les petits dans les foyers qui leur convenaient le mieux. Elle leur fournissait également de faux papiers et des cartes d’alimentation qu’elle se chargeait de renouveler. En dépit des risques énormes qu’elle encourait, elle allait aussi rendre visite aux enfants pour s’assurer qu’ils étaient bien traités. Pendant trois ans, cette femme qui n’était plus très jeune partait chaque mois sur sa vieille bicyclette rendre visite à « ses » enfants à la campagne, leur apportait de nouveaux papiers et leur trouvait de nouveaux abris si cela se montrait nécessaire. Bien des parents avaient été déportés; d’autres étaient dans l’incapacité de payer pour l’entretien des petits. Marie-Elvire Flament trouva des fonds auprès d’organisations juives et put ainsi sauver plus de cent enfants. Ce fut le cas de Michelle Tsatskin, qui avait alors quatorze ans, et de sa soeur Huguette, qui en avait douze. Leur famille habitait Paris. Après la grande rafle du 16 juillet 1942, où pour la première fois des enfants mineurs avaient été arrêtés, l’assistante sociale persuada madame Tsatskin, dont elle avait fait la connaissance par l’intermédiaire de la cheftaine scoute de la troupe des deux soeurs, de les envoyer en lieu sûr. Elle lui promit de veiller à ce que les jeunes filles reçoivent une éducation juive s’il arrivait malheur à leurs parents. Elle plaça les deux soeurs dans un pensionnat protestant; elles purent ainsi fréquenter normalement l’école jusqu’à la Libération en août 1944. M. Tsatskin avait perdu son emploi et comme ses économies fondaient vite, Marie-Elvire Flament contribuait au paiement des frais de scolarité élevés de l’établissement. Elle avait donné de faux papiers aux deux jeunes filles et les logea pendant un mois dans l’appartement de sa soeur à Paris pour leur permettre d’être près de leurs parents. En février 1944, voyant que la situation s’aggravait, elle persuada les Tsatskin de ne plus porter l’étoile jaune et de se cacher, leur fournissant à eux aussi de faux papiers. Ils trouvèrent refuge à Meudon dans un appartement abandonné d’un immeuble endommagé par les bombardements, et y vécurent jusqu’à la Libération.

    Le 14 avril 1985, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Marie-Elvire Flament le titre de Juste parmi les Nations. 

     

    Marie Elvire FLAMENT

    Bella Mandel,11 ans 1946

    MANDEL Annette, 13 ans

    Monique MANDEL, 5 ans et demi en 1946

    Documents annexes

    Aucun document

    Articles annexes

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