Dossier n°4730 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1990

Auguste Mayrand

Année de nomination : 1990
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Père,directeur d’un internat pour garçons tenu par des Dominicains
    Localisation Ville : Oullins (69600)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Pendant l’Occupation, le père Auguste Mayrand était à la tête d’un internat pour garçons tenu par des Dominicains à Oullins, un faubourg de Lyon (Rhône). Au mépris du danger auquel il s’exposait, il fit de son établissement un lieu de refuge pour des dizaines d’enfants juifs et de nombreux adultes. Zacharie et Thérèse Gannatolsky s’étaient enfuis de Paris en 1940 avec leur fille Viviane, 18 ans, et leur petit garçon de sept ans, Charles. Ils s’étaient réfugiés à Oullins. Plusieurs membres de leur famille, restés à Paris, furent arrêtés lors des grandes rafles de juillet 1942. Les Gannatolsky décidèrent d’aller se cacher hors de la région en utilisant de faux papiers au nom de Jannat. Sur la recommandation d’un ami non juif, ils se rendirent à l’école des Dominicains et demandèrent au père Mayrand d’admettre leur fils. Il accepta immédiatement et offrit d’accueillir aussi Viviane. Les parents refusèrent, craignant qu’en restant ensemble leurs deux enfants ne dévoilent involontairement qu’ils étaient juifs. Charles fut donc admis seul, sous un nom d’emprunt, et il vécut chez les Dominicains jusqu’en septembre 1944. Mme Megean, une enseignante qui savait que l’enfant était juif, le prenait chez elle le dimanche; le père Auguste lui apprit à faire le signe de croix et à réciter les prières. Charles, qui était un excellent élève, voulut se convertir mais le père Meyrand refusa catégoriquement, lui rappela qu’il était juif et lui interdit de s’inscrire à la chorale de la chapelle. Pendant l’été 1944, le religieux emmena Charles et un autre enfant en vacances dans son village natal de Channaleille près du Puy (Haute-Loire). Ils s’arrêtèrent en route au Puy où ils passèrent la nuit dans un monastère avant de poursuivre leur chemin à pied le lendemain. Ils mirent deux jours pour arriver à destination. Après la guerre, Charles raconta que plusieurs dizaines d’enfants juifs avaient trouvé refuge chez les Dominicains à Oullins; ils furent sauvés grâce au prêtre qui avait risqué sa vie pour eux. Les parents de Charles avaient laissé de l’argent et des bijoux au père Meyrand pour couvrir les frais. Il rendit tout aux Gannatolsky à la Libération. Le jeune Charles resta en relation avec lui pendant de nombreuses années.

    Le 21 août 1990, Yad Vashem a décerné au père Auguste Mayrand le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Documents annexes

    Aucun document

    Articles annexes

    Aucun autre article