Dossier n°5327 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1992

Colette Besset Coignard

Année de nomination : 1992
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : femme au foyer

Jean Besset

Année de nomination : 1992
Date de naissance : 30/05/1909
Date de décès : 19/08/2007
Profession : Ingénieur
    Localisation Ville : Paris (75020)
    Département : Paris
    Région : Île-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Pendant l’Occupation, Jean et Colette Besset vivaient à Paris avec leurs trois jeunes enfants. Jean était ingénieur et sa femme s’occupait de la maison et des enfants. Dans l’appartement d’en face habitait une famille d’immigrés juifs avec leurs enfants, Pierrette, huit ans et Claude, cinq ans, tous deux nés en France. Les Rycine étaient tailleurs; ils travaillaient à domicile et livraient les vêtements terminés à leurs clients. Les deux familles se fréquentaient en voisins, sans plus. Tôt dans la matinée du 16 juillet 1942, on entendit des bruits de botte dans l’escalier, puis de violents coups frappés à la porte des Rycine. Par chance, ils n’avaient pas passé la nuit chez eux et échappèrent donc aux policiers venus les arrêter. Apprenant à son retour ce qui s’était passé, Madame Rycine alla voir sa voisine et la supplia de cacher ses deux enfants, car elle était persuadée que la police reviendrait. Colette Besset lui dit alors : « Je ne peux pas prendre vos enfants seuls, vous courrez les mêmes risques, donc je vous prends tous les quatre… » Cette nuit là, avec l’accord de Jean Besset, les quatre Rycine vinrent s’installer chez leurs voisins. Ils devaient y rester plus de deux ans – jusqu’à la libération de Paris en août 1944. Au début, ils se contentaient d’y dormir, partant du principe que la police effectuait ses arrestations pendant la nuit. Plusieurs fois ils entendirent des coups violents frappés à la porte de leur appartement vide. Jamais la police ne tenta de vérifier qui habitait en face. Plus tard la situation empira, il y eut des rafles en plein jour, et les Rycine durent aussi passer la journée chez les Besset. Ils allaient chercher leurs machines à coudre chaque matin dans leur appartement, pour pouvoir continuer à travailler, et les y rapportaient le soir pour faire place aux matelas. En effet, la soeur de Jean Besset était venue s’installer chez lui avec son mari et leurs deux enfants, de sorte que treize personnes logeaient dans l’appartement. Dans la journée, Monsieur Rycine réussissait parfois à aller livrer de la marchandise à ses clients, gagnant ainsi de quoi acheter de la nourriture. Les petits Rycine allaient toujours à l’école; seul le concierge de l’immeuble était au courant de la situation. Les deux familles étaient à la merci d’une dénonciation d’un mouchard ou d’une arrestation dans la rue. Pourtant les Besset ne reculèrent pas devant le danger. Après la guerre, M.Rycine voulut rembourser ses hôtes pour leur hospitalité de plus de deux ans. Les Besset refusèrent; à leurs yeux, les Rycine avaient payé leur écot par leur travail. Les deux familles quittèrent Paris mais continuèrent à se voir, passant les vacances d’été les uns chez les autres.

    Le 3 juin 1992, Yad Vashem a décerné à Jean et Colette Besset le titre de Juste des Nations. 

     

    Documents annexes

    Aucun document

    Articles annexes

    Aucun autre article