Dossier n°5702 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Annette Matter

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 11/02/1897
Date de décès : 06/11/1977
Profession : Religieuse, directrice d’un établissement pour enfants handicapés

Viviane Roullet

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 03/07/1909
Date de décès : 12/01/1994
Profession : Religieuse, adjointe d’un établissement pour enfants handicapés
    Localisation Ville : Paris (75012)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Lors de la grande rafle des Juifs de Paris en juillet 1942, Mme Grynszpan et deux de ses filles, des juives nées en Pologne, furent arrêtées. Suzanne Grynszpan, qui avait alors vingt-trois ans, n’était pas à la maison ce matin là. Quand elle apprit le drame, elle comprit qu’elle devait se cacher immédiatement. Des amis l’adressèrent au pasteur Lauga, qui était le directeur spirituel d’un établissement pour enfants handicapés mentaux tenus par les Diaconesses. Celles-ci acceptèrent de lui donner asile. La jeune fille fut admise comme étudiante-infirmière et assistante au même titre que les autres jeunes femmes qui travaillaient là. Du fait de ce statut et de ses activités auprès des enfants, elle était logée et nourrie. Elle se fit passer pour une chrétienne et assistait aux offices religieux. Seules la directrice de l’établissement, Soeur Annette Matter, et  Soeur Viviane, qui était son adjointe, savaient qu’elle était juive. De juillet 1942 au printemps 1944, Suzanne ne sortit que rarement de l’établissement, toujours vêtue de l’habit noir et de la coiffe des novices. Au printemps 1944, quand elle reçut son diplôme d’infirmière spécialisée dans les soins aux enfants handicapés, Soeur Annette lui proposa un emploi dans une crèche en grande banlieue où elle serait plus à l’abri des contrôles fréquents des autorités d’occupation, toujours à la recherche des Juifs cachés. Sous le nom de Reine Lucas, Suzanne travailla dans cette crèche jusqu’à la Libération.

    Le 18 mars 1993, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Sœur Annette Matter et Sœur Viviane, le titre de Juste parmi les Nations.