Dossier n°5792 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Lucie Landré

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 20/05/1901
Date de décès : 21/04/2003
Profession : Institutrice
    Localisation Ville : Angoulême (16000)
    Département : Charente
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    Personnes sauvées

    Lieu porteur de mémoire

    Cérémonies

      Date de Cérémonie de reconnaissance: 25 Octobre 1994

      L'histoire

      Les Juifs étrangers apatrides qui s’étaient réfugiés à Angoulême (Charente) furent arrêtés lors de la grande rafle déclenchée au lendemain de Yom Kippour, le jour du Grand Pardon, à l’automne 1942. La police vint chercher les Wegner, des Juifs polonais qui s’étaient établis en France à la fin des années vingt, à leur domicile et les fit monter dans le car où s’entassaient déjà les autres juifs arrêtés. Les deux filles du couple, Renée, quatorze ans, et Charlotte, dix ans, dont les noms ne figuraient pas sur la liste des personnes à arrêter, furent laissées dans l’appartement. Deux des professeurs des gamins, Eliette Cordelier (q.v.) et Lucie Landré, avaient assisté à la scène. Les Wegner connaissaient Lucie Landré. Pendant qu’ils attendaient, dans la grande salle de la mairie, leur transfert dans un camp, ils réussirent à lui faire parvenir une lettre lui demandant de s’occuper des petites s’il leur arrivait malheur. Lucie décida courageusement de venir en aide aux enfants et, avec Eliette Cordelier, mit au point un plan d’action qui leur sauva la vie. Il fallait tout d’abord leur faire franchir la ligne de démarcation : c’était la partie la plus dangereuse de l’opération. Elle contacta donc Georges Delaby (q.v.), un passeur, qui accepta de s’occuper des deux soeurs. Ensuite, elle remit à Charlotte et à Renée de faux papiers et les installa dans le train où M. Delaby les attendait. En zone sud, les parents d’Eliette Cordelier s’étaient déclarés prêts à les accueillir. A la suite de cette action, la Gestapo mit Lucie Landré sur sa liste de personnes recherchées; heureusement, la jeune femme ne fut jamais prise. La guerre terminée, Lucie se chargea de remettre Charlotte et Renée, dont les parents avaient été déportés et devenues orphelines, à l’organisation juive OSE qui les plaça dans un cadre familial et éducatif approprié. Lucie resta longtemps en contact avec les enfants qu’elle appelait affectueusement « mes petites juives ».

      Le 1er août 1993, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Lucie Landré le titre de Juste parmi les Nations.

       

      Documents annexes

      Article de presse octobre 1994Article de presse octobre 1994

      Articles annexes




      Mis à jour il y a 12 mois.