Dossier n°5960 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Geneviève Pittet Priacel

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 27/02/1918
Date de décès : 13/10/1964
Profession : Infirmière, Etudiante en théologie, déléguée de la CIMADE
    Localisation Ville : Grenoble (38000)
    Département : Isère
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    La famille Veil – les parents, le fils Antoine et trois filles – était venue se réfugier à Grenoble (Isère) après l’entrée des Allemands en France en 1940. La fille aînée, qui faisait des études de théologie, alla vivre à Genève une fois son diplôme obtenu. A la faculté, elle avait fait la connaissance de Geneviève Pittet, jeune protestante aux idées généreuses qui l’avait poussée, avant même l’Occupation, à entrer à la CIMADE. Cette organisation protestante avait pour but de venir en aide aux réfugiés. Vers la fin de l’année 1943, les Veil demandèrent à Geneviève Pittet d’aider leur fils Antoine à passer clandestinement en Suisse, parce qu’en dépit de son très jeune âge, il faisait de la Résistance. Ils pensaient qu’il y serait bien accueilli puisque sa sœur y avait le statut de résident. Geneviève Pittet accepta et, le soir de Noël 1943, accompagna Antoine à St-Julien, à sept kilomètres au sud de Genève, et tous deux franchirent la frontière à pied. Les gendarmes suisses escortèrent le réfugié dans un camp de transit à partir duquel il put contacter sa sœur. En février 1944, l’aînée des sœurs Veil restées à Grenoble fut arrêtée. Ses parents et sa plus jeune sœur décidèrent alors de tenter eux aussi de passer la frontière. Geneviève Pittet les accompagna comme elle l’avait fait pour Antoine quelques semaines auparavant. Grâce à son courage et à sa détermination, les trois Veil arrivèrent à leur tour sains et saufs en Suisse.

    Le 30 décembre 1993, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Geneviève Pittet le titre de Juste parmi les Nations.