Dossier n°612 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

André Trocmé

Année de nomination : 1971
Date de naissance : 07/04/1901
Date de décès : 05/06/1971
Profession : Pasteur ERF,cheville ouvrière de la prise en charge des juifs réfugiés dans la région du Chambon

Magda Trocmé Grilli Di Cortona

Année de nomination : 1984
Date de naissance : 02/11/1901
Date de décès : 10/10/1996
Profession : Elle aida son mari dans le sauvetage des juifs, trouva des familles d’accueil
    Localisation Ville : Le Chambon-sur-Lignon (43400)
    Département : Haute-Loire
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    Lieu porteur de mémoire

    L'histoire

    Pasteur TROCME

     

    Lorsque Charles Guillon (q.v.), pasteur de Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire) fut élu maire de la ville dans les années trente, André Trocmé devint le pasteur de la communauté. Le 23 juin 1940, lendemain de l’armistice, Trocmé et son collègue Edouard Theis (q.v.) exhortèrent leurs paroissiens à résister en employant les « Armes de l’Esprit ». Leur attitude et celle du maire firent de Chambon et des villages des alentours un havre incomparable où des centaines de Juifs – enfants ou familles entières – trouvèrent refuge et survécurent à la guerre. L’épouse du pasteur, Magda, l’assista dans cette tâche. Avec d’autres, elle se chargeait de trouver des familles d’accueil et encourageait les pensionnats de la ville à ouvrir leurs portes aux nouveaux venus. Ces activités, formellement interdites par la politique anti-juive de Vichy, étaient vigoureusement soutenues par les pasteurs Trocmé et Theis. Ni les pressions exercées sur lui par les autorités, ni les nombreux contrôles de la gendarmerie n’entamèrent sa détermination. Le 15 août 1942, il exposa avec une grande clarté sa position à Georges Lamirand, secrétaire d’État à la jeunesse du gouvernement de Vichy, venu en visite officielle au Chambon. Quelques jours plus tard, des gendarmes chargés de purger la ville de ses étrangers en situation irrégulière, apparurent sur la place du marché. La tension atteignit son paroxysme le 30 août. Le bruit courut que le pasteur était sur le point d’être arrêté et c’est dans une église pleine à craquer qu’André Trocmé prononça son homélie dominicale. Il conjura ses paroissiens d’obéir à la volonté de Dieu et non à celle des hommes et leur rappela les versets 2 à 10 du Deutéronome, évoquant le devoir d’asile aux persécutés. Personne ne fut arrêté ce jour-là et les gendarmes se retirèrent quelque temps après, leurs fourgons toujours vides. En février 1943, le pasteur fut arrêté avec deux de ses collègues, le pasteur Edouard Theis (q.v.) et un enseignant, Roger Darcissac (q.v.). Tous trois furent internés au camp de Saint Paul d’Eyjeaux, près de Limoges. Ils y furent détenus trois semaines. Le commandant du camp multiplia en vain les efforts pour faire signer aux pasteurs l’engagement de respecter les consignes du gouvernement. Remis néanmoins en liberté, Theis rejoignit la CIMADE et participa aux filières d’évasion vers la Suisse, tandis qu’André Trocmé, de santé fragile, dut passer dans la clandestinité, continuant à orchestrer de loin ce qui se passait à Chambon qui resta un sanctuaire pour les persécutés.

    Le 5 janvier 1971, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné au pasteur André Trocmé et à son épouse Magda le titre de Juste parmi les Nations. 

    André et Magda TROCME en 1943-1944

    De gauche à droite le pasteur André TROCME et son fils Jacques, le pasteur Edouard THEIS

    Magda TROCME et sa fille Nelly (assises à gauche) entourées de juifs sauvés au Chambon-sur-Lignon

    Roger DARCISSAC au milieu à sa gauche André TROCME et à sa droite Edouard THEIS

     

    Articles annexes




    Mis à jour il y a 5 mois.