Dossier n°6358 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1994

Daniel Evrard

Année de nomination : 1994
Date de naissance : 07/02/1928
Date de décès : 19/06/1997
Profession : 18 ans, conseiller de la colonie de vacances de l’Armée du Salut au Chambon

Edmond Evrard

Année de nomination : 1994
Date de naissance : 13/03/1890
Date de décès : 23/03/1981
Profession : Pasteur de la communauté baptiste de Nice, conseiller de la colonie de vacances de l’Armée du Salut au Chambon en liaison étroite avec les réseaux juifs

Ida Evrard Buez

Année de nomination : 1994
Date de naissance : 28/06/1892
Date de décès : 08/12/1971
Profession : Animatrice d’une colonie de vacances « Enfants de la Montagne »

Louis Evrard

Année de nomination : 1994
Date de naissance : //
Date de décès : 21/06/1995
Profession : 16 ans, conseiller de la colonie de vacances de l’Armée du Salut au Chambon
    Localisation Ville : Nice (6000)
    Département : Alpes-Maritimes
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    L'histoire

    Edmond et Ida Evrard
     

    Louis Evrard

    Edmond Evrard
    Lorsque la Seconde guerre mondiale éclata, Edmond Evrard était le pasteur de la communauté baptiste de Nice. En novembre 1942, les Italiens prirent le contrôle de la ville et s’abstinrent de persécuter les Juifs. Toutefois, lorsque les Allemands occupèrent la région en septembre 1943, elle se transforma en piège mortel pour les dizaines de milliers de Juifs qui avaient cru y trouver refuge. Depuis 1940 le pasteur condamnait clairement la politique anti-juive de Vichy et des autorités allemandes dans ses sermons du dimanche. Il appelait ses paroissiens à venir en aide aux Juifs qui avaient perdu leur travail, leur gagne-pain et leurs biens. Il était en liaison étroite avec des réseaux juifs de sauvetage. Sa femme Ida et ses deux fils, Louis et Daniel, âgés alors de seize et dix-huit ans, participaient à ses activités, notamment en accompagnant des groupes d’enfants juifs de Nice au village du Chambon-sur-Lignon et de là, en Suisse. Edmond Evrard et ses fils étaient conseillers de la colonie de vacances de l’Armée du Salut au Chambon. Sous couvert de ces fonctions, ils conduisait de jeunes Juifs, habillés en scouts suisses, jusqu’à la frontière. Compte tenu de la gravité de la situation, le pasteur intensifia ses efforts vers la fin de l’année 1943. Il hébergea un certain nombre de fugitifs, pour la plupart des Juifs qui n’avaient pas la nationalité française, pendant de courtes périodes, le temps de leur trouver des cachettes plus permanentes. Il leur donnait de faux papiers obtenus avec l’aide des membres des réseaux clandestins juifs. Son temple devint le point de ralliement et le refuge des Juifs, et abrita des activités inhabituelles : par exemple, en 1944, lors de la fête de Pourim, le bâtiment fut mis à la disposition des Juifs pour qu’ils puissent y effectuer la lecture du livre d’Esther. Le pasteur resta avec eux pendant le service religieux tandis que ses fils surveillaient la rue. Cette année là, pour la Pâque juive, du pain azyme fut apporté au temple et distribué aux Juifs. Le pasteur risqua sa vie pour aller demander, au quartier-général de la Gestapo, la libération de deux femmes juives. L’une d’entre elles, Véra Kogan, qui avait été arrêtée en automne 1943, tenta de se suicider dans sa cellule pour échapper à la déportation. Découverte, elle fut transportée à l’hôpital, soignée et renvoyée en prison. Le pasteur lui y rendit visite par trois fois et réussit à persuader l’un des officiers responsables de libérer Véra Kogan « pour renforcer les relations franco-allemandes ». La seconde était une jeune maman arrêtée à la maternité après avoir accouché d’un fils au début de l’année 1944. Le commandant de la Gestapo, Strauss, était bien décidé à envoyer Mme Straussman à Drancy. Le pasteur réussit à convaincre un autre officier de remettre la jeune femme en liberté alors qu’elle était sur le point d’être déportée.

    Le 26 décembre 1994, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné au pasteur Edmond Evrard, à sa femme Ida et à leurs deux fils Louis et Daniel, le titre de Juste parmi les Nations. 

     

    Documents annexes

    Aucun document

    Articles annexes