Dossier n°6373 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1994

Germaine Lalo Defaix

Année de nomination : 1994
Date de naissance : 29/03/1893
Date de décès : 12/03/1975
Profession : Directrice d’un pensionnat de jeunes filles
    Localisation Ville : Saint-Léonard-de-Noblat (87400)
    Département : Haute-Vienne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    En 1934, Germaine Lalo fut nommée directrice d’un pensionnat de jeunes filles à Saint-Léonard de Noblat (Haute-Vienne). Pendant la guerre, son opposition aux forces d’occupation et au régime de Vichy la conduisit à faire de la Résistance et à venir en aide à tous les persécutés. Elle prit d’elle-même la décision d’admettre des jeunes juives dans son établissement sous une fausse identité. En cas de découverte, elle risquait de lourdes peines. Au début de 1944, des soldats allemands et des agents de la Gestapo réquisitionnèrent l’un des bâtiments de l’école et y stationnèrent plusieurs semaines. Germaine Lalo ne changea en rien son attitude envers les jeunes juives qu’elle protégeait. En juin, elle fut arrêtée avec sa fille, sur dénonciation de l’une des enseignantes. Accusée de nourrir de mauvaises intentions à l’encontre du gouvernement de Vichy, elle fut incarcérée pendant vingt et un jours. Les trente-trois jeunes juives qui avaient trouvé asile au pensionnat ne furent pas inquiétées. Parmi elles se trouvaient Nicole et Françoise Schwab, deux soeurs dont les parents vivaient à Eymoutiers. Environ 250 juifs avaient trouvé asile dans cette ville, où ils étaient enregistrés auprès des services municipaux. Lors de la Pâque juive en 1944, tous les Juifs d’Eymoutiers furent arrêtés et déportés. Les deux fillettes, revenues chez leurs parents pour la fête, n’eurent la vie sauve que parce qu’elles jouaient à quelque distance de la maison lorsque les gendarmes enfoncèrent la porte. Elles réussirent à retourner au pensionnat où elles vécurent jusqu’à la Libération. Germaine Lalo, qui savait que leurs parents avaient été déportés et qu’elles étaient recherchées elles aussi, prenait des risques considérables. Il était également évident que leurs frais de scolarité ne seraient plus payés. Fanny Eisenberg, une autre jeune juive, vécut au pensionnat pendant toute l’Occupation. Après la guerre, Germaine Lalo fut décorée pour ses activités dans la Résistance.

    Le 12 décembre 1994, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Germaine Lalo le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Germaine LALO

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