Dossier n°6654 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1995

Jaqueline Baleste

Année de nomination : 1995
Date de naissance : 29/08/1921
Date de décès : //
Profession : Etudiante

Maria Baleste Duvignac

Année de nomination : 1995
Date de naissance : 08/02/1894
Date de décès : 04/09/1955
Profession : Commerçante

Sébastien Baleste

Année de nomination : 1995
Date de naissance : 15/01/1891
Date de décès : 03/02/1966
Profession : Commerçant
    Localisation Ville : Lüe (40210)
    Département : Landes
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Lorsque la guerre éclata, Aron Segal fut mobilisé dans l’armée française. Il tomba au champ d’honneur le 13 juin 1940. Rachel, sa veuve, se retrouva seule avec ses deux fillettes et la mère de son mari. Il n’y avait pas beaucoup d’argent et la jeune femme devait travailler dur pour faire subsister sa petite famille. Tremblant pour ses enfants devant la menace de déportation qui pesait sur les Juifs en France, Rachel Segal fit appel à une organisation d’aide aux familles de prisonniers de guerre. Elle lui demanda de trouver une cachette sûre pour les petites. Sébastien Baleste vivait à Lue (Landes). Ce quinquagénaire, grand blessé de la Première guerre mondiale,.était un membre actif de l’organisation. Il accepta d’accueillir la petite Monique Segal, âgée de trois ans. En juillet 1942, l’enfant arriva à Lue chez les Baleste. Sébastien, sa femme Marie et leur fille de 21 ans, Jacqueline, savaient que l’enfant était juive. Toutefois, convaincus qu’elle serait plus en sécurité si elle passait pour catholique, ils la firent baptiser après avoir obtenu l’accord de Rachel Segal. Cette dernière vint plusieurs fois la voir en compagnie de sa seconde fille. Ces visites attirèrent l’attention d’un mouchard local. Les Baleste en discutèrent avec Rachel qui décida de ne plus revenir pour ne pas mettre l’enfant en danger. Monique Segal demeura chez les Baleste jusqu’en 1950, date à laquelle Rachel, remariée, put à nouveau assumer la responsabilité de ses filles. Pendant les huit années qu’elle avait passées chez les Baleste, Monique avait été traitée comme un membre de la famille. Elle resta très liée avec ses parents d’adoption et avec sa « grande soeur » Jacqueline même lorsque, revenue dans sa propre famille, elle recommença à pratiquer sa religion. Monique se maria et émigra aux Etats-Unis avec son mari. Avant de quitter la France, elle acheta un appartement dans l’immeuble où habitait Jacqueline Baleste à Paris, afin de pouvoir être près de sa « soeur » à chacune de ses visites en France…

    Le 31 juillet 1995, Yad Vashem – nstitut International pur la Mémoire de la Shoah,  a décerné à Sébastien et Maria Baleste et à leur fille Jacqueline le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Avant la guerre, le témoin, Monique Escudero (née Segal) vivait avec sa mère, sa soeur et sa grand-mère à Paris. Son père, Aaron Segal, avait été porté disparu en 1940 et sa grand-mère déportée en 1942. Monique avait 4 ans en 1942 lorsqu’elle fut placée, pour un mois de vacances, par le Secours National dans une famille d’accueil dans les Landes, chez M. & Mme Baleste et leur fille Jacqueline, qui vivaient avec les grands-parents, M. & Mme Duvignac. Au bout de ce mois, par une lettre, la mère de Monique demanda aux Baleste de garder la petite fille car toute la famille était recherchée par les Allemands.
    Par sécurité, ils firent baptiser la petite Monique qu’ils firent passer pour leur fille. Sa mère, Rachel et son oncle Joseph Leiba, qui étaient entrés dans la Résistance, lui rendaient visite de temps en temps mais, dénoncés par quelqu’un du village, ils cessèrent les visites pour ne pas faire risquer la dénonciation aux Baleste, qui étaient très surveillés.
    Monique resta dans la famille Baleste jusqu’en 1950.

    Documents annexes

    BALESTE JacquelineBALESTE Jacqueline
    3 décembre 2011 17:27:37

    Articles annexes