Dossier n°6674 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1995

Andréa Dufor

Année de nomination : 1995
Date de naissance : 01/12/1908
Date de décès : //
Profession :

Jean-Bertrand Dufor

Année de nomination : 1995
Date de naissance : 21/03/1901
Date de décès : //
Profession : Directeur d’une école communale et du cours complémentaire
    Localisation Ville : Montréjeau (31210)
    Département : Haute-Garonne
    Région : Occitanie

    Personnes sauvées

    L'histoire

    Jean-Bertrand Dufor était directeur d’une école primaire à Montréjeau, en Haute-Garonne. Il était fermement opposé au régime de l’état français. Avant même que les Allemands aient occupé le sud de la France, il s’engagea dans la Résistance. Aucune manifestation d’antisémitisme n’était tolérée dans son établissement. En novembre 1942, lorsque les Allemands occupèrent la zone libre, Jean-Bertrand et sa femme Andréa persuadèrent la famille Askienazy de leur confier leur fils de onze ans, Alexandre. Environ trois mois plus tard, les Askienazy décidèrent de tenter de passer en Suisse. Le père offrit de l’argent à Jean-Bertrand, pour le dédommager, mais aussi au cas où il lui arriverait quelque chose et où le jeune garçon devrait rester chez les Dufor. Le directeur répondit qu’il n’en était pas question. Finalement toue la famille Askienazy arrivèra en Suisse saine et sauve; ils rentrèrent en France après la Libération.

    Le 13 juin 1995, Yad Vashem – Institut International pour la mémoire de la Shaoh a décerné à Jean-Bertrand Dufor et son épouse Andréa le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    La famille Askienazy vivait à Montréjeau (Haute-Garonne), comme une vingtaine d’autres familles de juifs étrangers que les autorités de Vichy avaient assignées à résidence dans cette ville, à 35 km de la frontière espagnole. Cependant, grâce à l’aide de certains Français de l’endroit, la plupart réussirent à s’échapper avant ou après l’entrée des Allemands dans le sud de la France à partir de novembre 42. Plusieurs personnes contribuèrent ainsi au salut de Manes et Rejzel Askienazy et de leurs deux garçonnets qui, en 1942, avaient respectivement 5 et 11 ans. Marien et Jeannette Augendre avaient loué le rez-de-chaussée de leur maison aux Askienazy durant l’été 1940. Tout le monde savait qu’ils étaient juifs mais personne ne s’en préoccupait. Lorsque les Allemands occupèrent la région, les Juifs se trouvèrent tous menacés de déportation. Les Augendre, qui habitaient à l’étage au-dessus, proposèrent de prendre Serge, le garçonnet de 5 ans chez eux. L’aîné fut envoyé chez les Dufor, qui le cachèrent. Serge apprit à appeler les Augendre  » parrain  » et  » marraine  » de façon à ce que personne ne s’étonne de voir un aussi jeune enfant chez ce couple de gens âgés.
    Par leur geste, les Augendre entendaient sauver des vies mais aussi manifester leur opposition à l’occupation allemande et au régime de Vichy. L’enfant resta chez eux pendant deux mois. Les Askienazy réussirent ensuite à quitter discrètement la ville et à passer en Suisse.

    Documents annexes

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    Articles annexes

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