Dossier n°6715 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Rose Roux

Année de nomination : 1995
Date de naissance : 29/11/1919
Date de décès : 26/02/2006
Profession : Agricultrice
    Localisation Ville : Saint-Nicolas-de-Véroce (74190)
    Département : Haute-Savoie
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Les six enfants de la famille Zelty se retrouvèrent seuls au monde après l’arrestation de leurs parents en 1942. Ils furent répartis parmi des membres de leur famille. Maurice, né en 1932, fut pris en charge par son oncle et sa tante qui vivaient à Paris. Ce couple de Juifs trés pratiquants s’en remettait à la Providence et ne fit rien pour se protéger. Le jeune Maurice décida donc de tenter sa chance. En juillet 1943, muni de sa carte d’alimentation sur laquelle il avait fait une tache pour cacher le mot « Juif », il se mit en route pour Lyon où l’un de ses frères vivait chez d’autres parents. Là, une organisation communiste le plaça chez les Roux. Il demeura dix-huit mois chez eux. Clémence, qui était veuve, vivait avec ses deux fils et ses deux filles dans une ferme à St. Nicolas du Véroce (Haute-Savoie) à proximité de la frontière avec la Suisse et l’Italie. Au début, les Roux ne savaient pas que l’enfant était juif; lorsqu’ils s’en aperçurent, leur attitude ne changea pas. Rose, qui avait alors vingt-deux ans, s’attacha particulièrement au jeune garçon et s’en occupa avec dévouement. L’un des fils Roux avait réussi à échapper au Service du Travail Obligatoire en se faisant incorporer dans les Chantiers de Jeunesse créés par le régime de Vichy. Maurice, convaincu que cet uniforme était celui de la milice, vivait dans la hantise d’être arrêté en dépit des assurances de Rose et de Clémence. Ce n’est que bien des années après la guerre qu’il comprit la différence. Devenu adulte, il rechercha la famille qui l’avait sauvé et surtout Rose. Lorsqu’il la retrouva, il apprit qu’elle avait appartenu pendant la guerre à une organisation de secours catholique qui s’occupait de jeunes réfugiés et d’enfants juifs en fuite. Rose et sa mère, qui avaient pris des risques graves pour sauver Maurice, avaient agi par conviction religieuse, à titre purement bénévole et sans chercher la moindre contrepartie.

    Le 9 août 1995, Yad Vashem – Institut International pour a mémoire de la Shoah, a décerné à Rose Roux, le titre de Juste parmi les Nations. 




    Mis à jour il y a 8 mois.