Dossier n°6890 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1995

Suzanne Gombault

Année de nomination : 1995
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Employée de maison
    Localisation Ville : Troyes (10000)
    Département : Aube
    Région : Grand-Est

    L'histoire

    Jusqu’au début de l’année 1944, Léon Lévy, sa femme Germaine et leurs trois enfants vécurent à Troyes (Aube). La crainte des rafles qui se multipliaient les poussa à aller s’installer à Fouchère, dans la banlieue de Troyes. Les Allemands connaissaient cependant l’adresse officielle des Lévy, car Léon avait été nommé secrétaire de la communauté juive du département par l’Union Générale des Israélites de France. Dans le cadre de ses fonctions, il s’occupait des problèmes des communautés du département et faisait des rapports aux autorités allemandes. Suzanne Gombault, la domestique de la famille, était restée dans l’appartement de Troyes. Le 24 juillet 1944, quelques jours avant la grande rafle des Juifs de la ville et des environs, des soldats allemands vinrent frapper à la porte : ils cherchaient Léon et sa famille. Suzanne partit immédiatement à Fouchère prévenir son patron. Convaincu que, du fait de sa position, il ne serait pas arrêté, Léon Lévy se présenta au quartier général allemand avec ses deux filles aînées, âgées de dix-neuf et vingt-trois ans. Arrêtés sur le champ, ils furent déportés tous les trois et ne revinrent pas des camps de la mort. Suzanne sauva alors la vie de Germaine Lévy et de la petite Colette Lévy, huit ans, en les conduisant sans délai chez sa mère à Poucy. Elles demeurèrent environ une semaine dans ce village situé à quinze kilomètres de Troyes. Comme elles figuraient sur la liste des Juifs à arrêter, Suzanne Gombault et sa mère, inquiètes parce que Poucy était trop près de Troyes, contactèrent la soeur de Suzanne, Lucienne, et son mari Henri Sébille. Ils vivaient avec leurs deux fils jumeaux à Rampillon, à une centaine de kilomètres de Troyes, dans une petite maison à côté du dépôt de chemin de fer dont Henri était le gardien. Sa femme et lui acceptèrent d’héberger les deux fugitives. En raison de la proximité du dépôt, quotidiennement peuplé par un grand nombre de gens, les deux femmes durent rester cachées dans le grenier, sans jamais pouvoir quitter la maison. Le soir, elle descendaient écouter les nouvelles – du fait de ses fonctions, Henri avait en effet le droit d’avoir une radio. A la Libération, Germaine Lévy et sa fille Colette rentrèrent à Troyes. Elles gardèrent le lien avec les familles Gombault et Sébille qui, en dépit des risques encourus, les avaient cachées pendant si longtemps.

    Le 12 novembre 1995, Yad Vashem a décerné à Suzanne Gombault et à Lucienne et Henri Sébille, le titre de Juste parmi les Nations. 

     

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