Dossier n°6968 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2000

Marie-Angélique Murat

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 23/01/1900
Date de décès : 28/05/1980
Profession : Supérieure du Pensionnat Sainte Marguerite,Religieuse

Gabriel Piguet

Année de nomination : 2000
Date de naissance : 24/02/1887
Date de décès : 03/07/1952
Profession : Evêque
    Localisation Ville : Clermont-Ferrand (63000)
    Département : Puy-de-Dôme
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    Gabriel Piguet

    Gabriel Piguet
    Mgr. Gabriel Piguet, ancien combattant de la Guerre de 1914-1918, avait été grièvement blessé et décoré de la Croix de guerre. À la tête de l’évêché de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) depuis 1933, il apporta, après la débâcle de 1940, un soutien affiché au maréchal Pétain, « le vainqueur de Verdun », et s’inscrivit à La Légion française des combattants, un des supports de la « Révolution Nationale ». Mais grand patriote, l’invasion de la zone libre par l’armée allemande et l’intensification de la répression contre les opposants au régime et les Juifs, lui révélèrent une autre réalité qui l’amena à favoriser le sauvetage de Juifs par des institutions catholiques de son diocèse. Nadine Faïn, 11 ans, ses deux sœurs et une cousine furent placées par ses soins au pensionnat « Sainte Marguerite » à Clermont-Ferrand, pendant un an. La directrice laïque de l’institution, Marie Lafarge*, était la nièce de Mgr. Piguet. Y furent hébergées aussi Claudine Goetschel, 9 ans, et ses deux sœurs durant l’année 1943-44. Après l’arrestation de leurs parents, l’Ècole libre de filles de Vernet-la-Varenne, supervisée par Sœur Marie-Angélique, prit le relais. Maurice Jonas, 15 ans, et son frère Joseph, 13 ans, furent inscrits, pour l’année 1942-43, à « Saint-Pierre » de Courpière. Les deux garçons furent suivis par le directeur, le Père Delaire, et Mgr. Virollet, vicaire général de l’évêché, sur recommandation de Mgr. Piguet qui avait promis à leur mère qu’ils ne seraient pas convertis. Le petit Jean-Pierre Berkovitz, 1 an, et ses grands-parents furent cachés, sur l’intervention de Mgr. Piguet, chez les Sœurs de « Saint-Joseph du Bon Pasteur » à Lezoux. De même, les deux jumeaux Chaimowicz, 10 ans, furent hébergés par les Frères des Ècoles Chrétiennes, à Chapdes-Beaufort, pendant deux ans. Arrêté à la cathédrale de Clermont en mai 1944, Mgr. Piguet fut déporté à Dachau pour avoir protégé des prêtres résistants. Seul évêque de France à avoir subi la déportation, il en revint en 1945.             

    Le 7 novembre 2000,  l’Institut Yad Vashem de jérusalem a décerné à Monseigneur Gabriel Piguet le titre de Juste parmi les Nations.

    Marie Angélique Murat

    Marie-Angélique Murat état la Mère Supérieure du couvent Sainte-Marguerite à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). C’est là que trouvèrent refuge, au début de l’année scolaire 1942/1943, les soeurs Fain – Nadine, Régine et Janine – venues de Paris, ainsi que les soeurs Goetschel – Claudine, Janine et Marianne – originaires de Limoges. Toutes y arrivèrent. Les sœurs Fain avaient été envoyées par Monseigneur Gabriel Piguet, évêque de Clermont-Ferrand, dans cet établissement qui abritait aussi un certain nombre de filles de résistants. A l’instar de la Mère Supérieure, la directrice de l’école, Marie Lafarge, se montrait particulièrement chaleureuse vis-à-vis de ses jeunes protégées juives. Sitôt que des Allemands venaient opérer un contrôle au couvent, une cloche sonnait dans les classes « menacées ». Chacune des salles de cours avait une seconde porte donnant sur la rue, et les professeurs l’ouvraient immédiatement pour permettre aux adolescentes juives et aux filles de résistants de prendre la fuite. Les autres élèves ignoraient leur identité. Dans leurs témoignages après la guerre, les survivantes évoquent toutes la chaleur, la tolérance et le dévouement de la Mère supérieure, de la directrice et des enseignantes. Pendant les vacances de Pâques de 1943, l’une des religieuses, Irène Guillaume, envoya les trois jeunes Fain chez sa soeur Marthe, qui était pharmacienne à La Tour d’Auvergne. Elles y séjournèrent deux semaines. Ce n’était pas la première fois que Marthe cachait des Juives; elle le fit pendant de longues périodes tout au long de l’Occupation. En été 1943, M. Fain fut arrêté et déporté. Sa femme vint chercher ses filles et toutes quatre se réfugièrent dans le Lot. Les soeurs Goetschel demeurèrent au couvent jusqu’à la Libération.

    Le 12 mars 1996, l’Institut Yad Vashem de jérusalem a décerné à Mère Marie-Angélique Murat, Marthe Guillaume et Marie Lafarge le titre de Juste parmi les Nations. 

    Documents annexes

    Texte posthumeTexte posthume
    7 avril 2014 10:02:04
    Article de presse - La montagne du 21/06/2001Article de presse – La montagne du 21/06/2001
    7 avril 2014 10:01:42
    Invitation cérémonie PiguetInvitation cérémonie Piguet
    7 avril 2014 10:00:50

    Articles annexes

    Aucun autre article