Dossier n°7069 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jean Gaultier

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 15/12/1894
Date de décès : //
Profession : Agriculteur

Joséphine Gaultier Bonneau

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 19/04/1900
Date de décès : 04/11/1976
Profession : Agricultrice

    L'histoire

    Jean et Joséphine Gaultier, des fermiers catholiques, vivaient à Pouancé, dans le Maine-et-Loire. L’OSE (Oeuvre de Secours aux Enfants), organisation juive, avait placé plusieurs enfants dans ce village, notamment les deux frères Rosenthal, qui logeaient chez un cafetier. Tous les soirs, ces deux garçons venaient à la ferme acheter du lait. C’étaient de petits parisiens. Leur père, arrêté, avait été déporté à Auschwitz en 1942, leur mère était décédée peu après. Deux des quatre enfants de la famille avaient été envoyés à Pouancé. François Rosenthal, qui avait neuf ans en 1942, confiait à Jean et Joséphine Gaultier combien il était malheureux, ajoutant qu’il avait peur des soldats allemands qui fréquentaient le café. Il les suppliait de le prendre chez eux. Ils finirent par accepter et l’enfant passa à la ferme les trois années suivantes. Les Gaultier, qui avaient trois grands enfants – Marie, Yvonne et Jean – traitèrent François comme s’il était leur quatrième enfant. Quand les soldats allemands, qui venaient souvent à la ferme, posaient des questions, on leur disait que c’était le petit dernier. Son frère lui rendait visite régulièrement. Mais François avait peur d’aller à l’école et ne quittait pas la ferme. Les fermiers, qui savaient ce qu’ils risquaient en cachant un Juif, ne demandèrent jamais la moindre rémunération. La guerre terminée, M. Rosenthal, l’un des rares rescapés d’ Auschwitz, vint reprendre son fils.

    Le 27 mars 1996, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Jean et Joséphine Gaultier le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage


    Yvonne (fille des justes) et André DERSOIR

    Avant la guerre, la famille Rosenthal, les parents et leurs 4 enfants, habitait Paris.

    M. Rosenthal fût pris dans la rafle du 19 août 1941 et interné à Drancy pour être déporté à Auschwitz le 13 septembre 1942 par le convoi N°32.

    Mme Rosenthal, seule avec 4 enfants, en confiant 3 à l’OSE et garda sa plus jeune fille avec elle.

    Un des fils, André 10 ans, fût placé dans une famille d’agriculteur à Pouancé, dans le Maine-et-Loire, en zone occupée par les allemands. À environ 3 km du village se trouvait son frère François qui était recueilli par la famille Gaultier. C’étaient des agriculteurs de la commune de Prévière et exploitaient une ferme en bordure de route où les allemands avaient pris habitude de s’y ravitailler.

    Quand ils se renseignaient sur la provenance de ce jeune garçon, les Gaultier répondaient qu’il s’agissait de leur plus jeune fils. Pour plus de sécurité il n’alla pas à l’école. Le jeune François était considéré comme un membre de la famille Gaultier.

    Il resta chez eux pendant 3 ans de juillet 1942 à la Libération en août 1945. Durant ces 3 années il ne fût jamais question d’argent ni de reconnaissance. Malgré tous les risques encourus ils le gardèrent et s’occupèrent de lui.

    À la Libération, M. Rosenthal revint miraculeusement chercher son fils. Mme Rosenthal malheureusement fût à son tour arrêtée en décembre 1943 et déportée par le convoi N°64 à Auschwitz d’où elle ne revint jamais.

    Documents annexes

    Article de presse - Courrier de l'ouest du 29/01/2005Article de presse – Courrier de l’ouest du 29/01/2005
    30 avril 2015 09:50:06
    Article de presse - Ouest du 05/02/2005Article de presse – Ouest du 05/02/2005
    30 avril 2015 09:49:25
    Jean et Joséphine ont juste sauvé François...Jean et Joséphine ont juste sauvé François…
    21 avril 2012 09:25:28
    Dossier de presse-Jean et Joséphine GAULTIERDossier de presse-Jean et Joséphine GAULTIER
    13 avril 2012 09:34:15

    Articles annexes