Dossier n°7634 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1997

Maurice Mayoud

Année de nomination : 1997
Date de naissance : 10/12/1917
Date de décès : 23/04/1993
Profession : cafetier, exploitant agricole
    Localisation Ville : Saint-Laurent-de-Chamousset (69930)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    Maurice Mayoud, qui habitait Saint-Laurent-de-Chamoussey (Rhône) était propriétaire du café-restaurant « La Carrière de la Patte«  et d’une petite ferme contiguë. Dans une baraque située dans la cour de cette ferme il cacha près de vingt Juifs : la famille Zemmour, de Lyon, ainsi que les Dahan, les Abou et les Cohen-Bacri de Saint-Fons – familles d’ouvriers des usines Rhône-Poulenc. Un certain nombre d’entre eux avaient fait la connaissance de Maurice Mayoud alors qu’ils venaient se ravitailler à Saint-Laurent pendant les premiers mois de l’Occupation. En août 1942, la police de Vichy procéda à des arrestations de Juifs dans la zone sud. Des Juifs de Saint-Fons se réfugièrent alors à Saint Laurent, tandis que leurs épouses continuaient à travailler à l’usine pour nourrir leur famille. Les enfants venaient à la ferme apporter à leur père argent et tickets d’alimentation. La situation s’aggrava avec les ravages commis par un collaborateur, surnommé Le Boiteux, à Saint-Fons. Au printemps 1944 Prosper Abou, douze ans, jouait dans la rue, lorsqu’une voiture s’arrêta devant sa maison. Le Boiteux et sa maîtresse en sortirent et se dirigèrent vers l’appartement des Abou. Ils en redescendirent encadrant la mère de Prosper et sa grande soeur. Toutes deux furent déportées. A la suite de ce drame, les femmes commencèrent elles aussi à chercher refuge, avec leurs enfants, dans la ferme Mayoud. Les adultes, qui n’avaient pas de faux papiers d’identité, n’osaient plus sortir et les enfants effectuaient divers travaux pour gagner un peu d’argent afin de nourrir leur famille. Il se trouva des gens pour avertir Maurice Mayoud, sur un ton menaçant, qu’on savait qu’il cachait des Juifs. Il continua courageusement à leur donner asile. La soeur de Prosper survécut aux camps mais sa mère y fut assassinée.

    Le 5 septembre 1997, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Maurice Mayoud le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation cérémonie MayoudInvitation cérémonie Mayoud
    16 novembre 2014 09:29:10

    Articles annexes

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