Dossier n°7652 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Henri Ménardais

Année de nomination : 1997
Date de naissance : 09/10/1883
Date de décès : 30/10/1965
Profession : Abbé, Curé du village, Aumônier de l’école de Ballet de l’Opéra de Paris
    Localisation Ville : Chalmaison (77650)
    Département : Seine-et-Marne
    Région : Ile-de-France

    L'histoire

    L’abbé Henri Ménardais était curé du village de Chalmaison (Seine-et-Marne). Il était également l’aumônier de l’école de ballet de l’Opéra de Paris, « Les Petits Rats ». Agé d’une soixantaine d’années, toujours vêtu d’une soutane poussiéreuse, il se déplaçait sur une vieille bicyclette. Son opposition au régime de Vichy était bien connue. Avec un grand courage, il accueillit dans son presbytère des résistants en fuite, des pilotes alliés dont l’appareil avait été abattu au dessus de la France, des communistes et des Juifs. Une colonie de vacances était organisée par la paroisse dans le village, et le curé y cachait des enfants juifs sous de fausses identités. Il déroba un jour des cartes d’alimentation à la mairie. Grâce à un agent clandestin, il fit parvenir un certain nombre de certificats de baptême de complaisance à des Juifs internés à Drancy, qui s’étaient adressés à lui par un intermédiaire. « Retouchant » les registres de baptême de la paroisse, il sauva ainsi Esther Nordman, les soeurs Jacqueline et Angèle Amon, Renée Bloch et Renée Moerel. Lorsque cette dernière fut libérée de Drancy, le curé lui procura de faux papiers d’identité pour elle et pour son fiancé Marcel David : grâce à ces papiers le couple fut marié en avril 1944 par le maire de Chalmaison. En 1944 la Gestapo convoqua le père Ménardais à Paris et demanda des explications à propos du grand nombre de patronymes juifs relevés sur les certificats de baptême qu’il avait délivrés. Le curé répliqua avec aplomb que 120 ans auparavant, un Juif de Chalmaison s’était converti et marié dans l’église du village, où son nom s’était perpétué de génération en génération. C’était une pure fiction mais elle parut convaincre les Allemands, qui relâchèrent le père Henri Ménardais. Après la guerre, il reçut des citations et des décorations des gouvernements français, anglais et américain.

    Le 27 mai 1997, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à l’abbé Henri Ménardais le titre de Juste parmi les Nations.

    Article de presse - Le père Henri MénardaisArticle de presse – Le père Henri Ménardais
    Article de presse -Le Parisien Seine-et-Marne du 05/02/1998Article de presse -Le Parisien Seine-et-Marne du 05/02/1998

     




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