Dossier n°7983 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jacques Brugirard

Année de nomination : 1998
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Etudiant

Jean Brugirard

Année de nomination : 1998
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Dentiste

Suzanne Brugirard

Année de nomination : 1998
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : sans profession
    Localisation Ville : Lyon (69000)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Professeur à l’école dentaire de Lyon, Jean Brugirard vivait avec sa femme Suzanne et deux de leurs enfants – Edmée, née en 1922, et Jacques, né l’année suivante – dans une villa spacieuse. Il avait également un cabinet dentaire privé et soignait notamment le rabbin Jacob Kaplan, alors adjoint au Grand rabbin de France. A partir de l’entrée des Allemands à Lyon en novembre 1942 et jusqu’au 2 mai 1944, date à laquelle le courageux dentiste fut arrêté par la milice dans son cabinet dentaire, les Brugirard cachèrent dans leur villa, durant des périodes plus ou moins longues, dix-huit Juifs, en majorité étrangers. Ils agissaient uniquement pour des raisons humanitaires, sans nulle rémunération. Certains des fugitifs leur étaient envoyés par le pasteur Roland de Pury (q.v.), par l’abbé Charrin, ou le rabbin Kaplan. Françoise Lieber, étudiante juive de vingt-deux ans, fut adressée aux Brugirard au début de 1944 par le pasteur. Cachée chez eux, elle sympathisa avec Edmée, qui avait le même âge qu’elle, et leur amitié dura longtemps après la guerre. Dans la spacieuse villa Françoise rencontra Kurt Juttner, étudiant à la faculté dentaire, qui lui expliqua que son professeur, sachant qu’il était un Juif allemand réfugié en France, lui avait dit, fin 1942, que sa porte lui serait toujours ouverte. Lorsque le jeune homme se sentit en danger, il vint se réfugier chez lui, mais quitta sa cachette au bout de quelques mois pour aller rejoindre le Maquis. Le 2 mai 1944 les miliciens firent irruption au cabinet dentaire, arrêtèrent Jean Brugirard et l’interrogèrent avec une extrême brutalité pendant deux heures. Dès que la famille apprit ce qui se passait, elle conseilla à tous les fugitifs cachés chez eux de s’enfuir sans tarder. Lorsque les miliciens arrivèrent au domicile du professeur, ils n’y trouvèrent plus personne. Faute de preuve, Jean Brugirard fut remis en liberté.

    Le 26 mars 1998, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Jean et Suzanne Brugirard, leur fille Edmée Cénat de l’Herm et leur fils Jacques Brugirard le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    En 1940, la famille Lieber habite Lyon, la fille Françoise est âgée de 19 ans. En 1942, la vie se complique du fait de l’occupation de la Zone Libre. Mais les Lieber ont pu bénéficier de faux papiers grâce à un ami commissaire de police. Après l’arrestation d’un cousin résistant de 16 ans, la famille décide par prudence de se disperser.

    Le professeur d’allemand de Françoise le met en relation avec le professeur Jean Brugirard, enseignant à l’école dentaire de Lyon. Françoise est reçue et hébergée dans la maison familiale de Jean et Suzanne et de leurs deux enfants Jacques et Edmée.

    Pendant toute cette période, la maison Brugirard est devenue un refuge pour des personnes recherchées par les Allemands. Le professeur Jean Brugirard héberge notamment un de ses élèves, Kurt Juttner, avant qu’il ne rejoigne la Résistance.

    En mai 44, M. Brugirard, sûrement suite à une dénonciation, est arrêté et torturé par la Gestapo mais il gardera le silence et toutes les personnes hébergées pourront s’enfuir.

    Documents annexes

    Article de presse - Le progrès du 22/03/2009Article de presse – Le progrès du 22/03/2009
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    BRUGIRARD Jacques

    Les médias externes :