Dossier n°8129 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1998

Antonin Grac

Année de nomination : 1998
Date de naissance : 19/12/1920
Date de décès : //
Profession : Maire
    Localisation Ville : Braux (4240)
    Département : Alpes-de-Haute-Provence
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    L'histoire

    Antonin Grac
    Antonin Grac était le maire de Braux, village perché à 950 mètres d’altitude dans les Alpes-de-Haute-Provence. La plupart des habitants du village étaient fermiers et nombre d’entre eux portaient le patronyme Grac. Pendant l’Occupation, une cinquantaine de réfugiés juifs, venus de Nice, de Marseille et d’autres localités de la Côte d’Azur trouvèrent asile à Braux. Après la guerre, ils ont rendu hommage à la chaleureuse hospitalité dont avait fait preuve Antonin Grac et l’ensemble de la population du village, qui apportait notamment une aide matérielle aux réfugiés sans ressources. En outre, chaque fois que les Allemands ou les miliciens s’approchaient de Braux, les réfugiés, prévenus par le maire, partaient se dissimuler dans les abris préparés par les villageois. Dans son témoignage après la guerre, Léon Eskenazi, qui avait douze ans au moment des faits, raconte comment son père, ingénieur d’EDF était devenu populaire à Graux où il avait dirigé dans les années 20 les travaux de raccordement de toutes les maisons au réseau. Un jour, au printemps 1944, deux véhicules chargés de soldats allemands s’arrêtèrent sur la grand-place du village et demandèrent à un passant – le hasard voulut que ce fut M. Eskenazi – où se trouvait la maison du maire. Il la leur indiqua puis se précipita avertir les Juifs, qui partirent se cacher en hâte. Les Allemands firent sortir de force le maire, alors âgé de soixante-deux ans, de son domicile. Tout en tirant des coups de feu en l’air, ils hurlaient :  « Vous cachez des Juifs ici, où sont-ils? » Antonin Grac répliqua fermement qu’il n’y avait pas de Juifs à Braux. Les Allemands lui ordonnèrent de rassembler tous les habitants et vérifièrent l’identité de chacun. Aucun d’eux n’était juif. Le tout se déroula avec une grande brutalité. Le maire fut lui même molesté par les Allemands qui durent pourtant se retirer bredouilles. Personne à Braux n’avait parlé…

    Le 20 juin 1998 l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Antonin Grac le titre de Juste parmi les Nations.

     

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